Oui M. Béchu, le réchauffement climatique est « politique »

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu le 11 avril 2023. - Capture d'écran Twitter/Christophe Béchu
Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu le 11 avril 2023. - Capture d'écran Twitter/Christophe Béchu
« Le réchauffement climatique n’est pas une réalité politique, mais naturelle ! » Mardi 11 avril, devant les députés, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s’est fendu d’une sortie tout à fait surprenante. Car — comme l’a remarqué l’écologiste Marie Pochon — la crise climatique « résulte d’activités et de choix très politiques ». Petit rappel en trois points.
"Le réchauffement climatique n'est pas une réalité politique mais naturelle !" me répond @ChristopheBechu aux #QAG.
Non, le réchauffement n'est pas "naturel" 🤯
Oui, il résulte d'activités et de choix très politiques, Mr le Ministre.Le nier c'est vous défausser. pic.twitter.com/d9xn4JS0Va
— Marie Pochon (@MariePochon) April 12, 2023
1. Le dérèglement climatique est dû aux activités humaines
Le consensus scientifique est clair : l’augmentation des gaz à effet de serre — à l’origine de la crise du climat — est surtout liée à l’emploi des combustibles fossiles que sont le charbon, le pétrole et le gaz naturel, générateurs de CO₂.Et nous, pays du Nord, avons une responsabilité particulière dans ce désastre.
Lire aussi : Tout comprendre au réchauffement climatique
2. Les effets de la crise climatique résultent aussi de choix politiques
Sécheresse, inondation, canicule : les conséquences de la crise climatique peuvent paraître « naturelles », mais elles sont également liées à des décisions politiques. Gestion de l’eau, végétalisation, urbanisme… Beaucoup dépend de nos capacités d’anticipation et d’adaptation.
Lire aussi : Climat : esquisse d’une France à +4 °C
3. La politique du gouvernement a des effets climatiques
L’État a déjà été condamné pour inaction climatique. Et ce mercredi 12 avril, des députés ont enfoncé le clou : en 2022, les efforts engagés par le gouvernement pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre sont restés deux fois inférieurs aux objectifs que la France s’est fixés.
« Contrairement au Royaume-Uni, à la Suède ou au Danemark, la France ne respecte pas l’Accord de Paris sur le climat, a rappelé Antoine Vermorel-Marques, député LR et coauteur du rapport parlementaire. Si nos émissions ont diminué en 2022 de 2,5 %, il faudrait qu’on les baisse de 5 % pour respecter la COP21. » Et espérer limiter le réchauffement à 2 °C.
Évolution des transports, rénovation des logements, transition agricole. Autant de mesures à prendre… hautement politiques.