Pollinisateurs essentiels, les papillons de nuit sont en net déclin

En ville, les papillons de nuit jouent un rôle crucial pour la pollinisation des plantes. - © Université de Sheffield
En ville, les papillons de nuit jouent un rôle crucial pour la pollinisation des plantes. - © Université de Sheffield
En ville, les papillons de nuit jouent un rôle tout autant crucial que les abeilles pour la pollinisation des plantes. Ils représentent un tiers des insectes pollinisant les fleurs, les arbres et autres plantes cultivées dans les espaces urbains. Et pourtant, ceux-ci, sous extrême pression à cause du changement climatique, sont en net déclin. C’est la conclusion d’une étude publiée le 5 juin par des chercheurs anglais de l’université de Sheffield, dans la revue Ecology Letters.
En analysant l’ADN de pollen accroché aux pattes de papillons autour du centre de la ville de Leeds, en Angleterre, les scientifiques ont également mis à jour la forte complémentarité des abeilles et des papillons de nuit. Ceux-ci butinent en effet des communautés de plantes spécifiques, qui n’intéressent pas les autres pollinisateurs. La diversité des espèces de plantes butinées a, en outre, surpris les chercheurs, soulignant l’importance cruciale de ces insectes dans la résilience des écosystèmes urbains.
Moins résilients
Or, les papillons de nuit sont particulièrement vulnérables aux pressions exercées sur leur milieu par les diverses conséquences de l’urbanisation et du changement climatique. Leur cycle de vie complexe et leurs besoins particuliers en plantes les rendent moins résilients que les abeilles, de sorte que leur abondance a déjà décliné d’un tiers au cours des cinquante dernières années.
D’après les chercheurs, la diversité du pollen transporté par les insectes est, elle aussi, en baisse, soulignant la dégradation des plantes disponibles pour eux en ville. Les papillons de nuit souffriraient d’être négligés par les politiques publiques, qui se concentrent sur la préservation des abeilles et des fleurs qui leur correspondent.
Les scientifiques appellent donc à mieux prendre en compte la diversité de ces espèces dans la conception des espaces verts, pour préserver la diversité et la bonne santé des écosystèmes urbains, plantes, insectes et humains compris.