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Catastrophes nucléaires

FUKUSHIMA : Le fil des nouvelles depuis la catastrophe du 11 mars 2011

Qu’est-ce que l’accident de Fukushima a changé dans l’esprit du peuple japonais ?, Hidenobu Suzuki, 23 juin 2014.

Reportage :
1 - Fukushima, zone interdite, Hervé Kempf (Reporterre), 17 juin 2014.
2 - Fukushima, la vie empoisonnée, Hervé Kempf (Reporterre), 18 juin 2014.


Exclusif - L’ex-Premier ministre du Japon, Naoto Kan, raconte la catastrophe de Fukushima, Entretien avec Naoto Kan, Reporterre, 10 juin 2014.


Au Japon, un tribunal interdit le redémarrage de deux réacteurs nucléaires.

. Dans la présentation en anglais par l’Asahi Shimbun, il est précisé que la cour a jugé « qu’aucune mesure de sécurité ne pourrait être suffisante, la science moderne étant dans l’impossibilité de prédire le plus grand séisme éventuel. Le juge a estimé que la sécurité des gens ne pouvait pas s’analyser sur la même base que l’efficacité économique. ’Le droit des gens à la vie est au fondement même des droits humains, qui sont protégés par la Constitution. Il doit être observé rigoureusement dans le champ de la loi’, a déclaré le juge ». - (22 mai 2014).


Le gouvernement japonais choisit de revenir au nucléaire, 11 avril 2014.


A Fukushima, la très délicate opération de retrait des combustibles se poursuit, Jean-Claude Zerbib, 31 mars 2014.


Le mystère des étoiles de Fukushima, Marie Paule Nougaret (Reporterre), 25 mars 2014.


Civil ou militaire, l’atome est une technique de destruction massive, Noël Mamère, 11 mars 2014.


Fukushima, trois ans après : le bilan complet - mais provisoire, Barnabé Binctin (Reporterre), 11 mars 2014.


Au Japon, le lobby nucléariste veut banaliser Fukushima, Corinne Morel Darleux, 10 mars 2014.


Un jour dans le silence terrible de Fukushima, Corinne Morel Darleux, 20 février 2014.


Au Japon, une loi liberticide est imposée par le gouvernement nucléariste, Yuki Takahata, 18 décembre 2013.


Le gouvernement japonais veut que les habitants reviennent vivre dans les zones contaminées, Olivier Mary (Reporterre), 21 novembre 2013.


Au Japon, la mobilisation reste vive, Marc Humbert (Reporterre), le 15 octobre 2013.


Fukushima : Nouvelle fuite d’eau radioactive d’un réservoir, 20minutes.fr, le 3 octobre 2013.


Un typhon majeur va passer pile au-dessus de Fukushima, lefigaro.fr et twitter, le 16 septembre 2013.


Sous la centrale se forme un marécage radioactif, Marc Humbert, le 3 septembre 2013.


Le gouvernement japonais dénie l’ampleur du drame, Thierry Ribault, le 3 juin 2013.


Possible fuite d’eau radioactive dans un réservoir souterrain, lemonde.fr, le 6 avril 2013.


« Fukushima, le monde de l’absurdité » : entretien avec Kenichi Watanabe, Gaïa Mugler, le 5 avril 2013.


Fukushima : émotion et colère à Paris dans la chaîne humaine contre le nucléaire, Pascale Solana (Reporterre), le 11 mars 2013.


Deux ans après, retour à l’anormal, Gaiga Kaunta (Mediapart), le 27 février 2013.


Nouvel incident à Fukushima, Fukushima Blog, le 11 février 2013.


Au Japon, un opposant aux déchets de Fukushima a été arrêté, Thierry Ribault, le 7 janvier 2013.


Elections du 16 décembre au Japon : un soupçon de fraude, Eiko Nakayama, le 18 décembre 2012.


Fukushima devrait coûter 100 milliards d’euros, La Tribune, 8 novembre 2012.


L’oligarchie japonaise rêve de la bombe atomique, par Nadine et Thierry Ribault, le 2 octobre 2012


Le Japon décide de sortir du nucléaire en 2030, le 14 septembre 2012


L’industrie nucléaire japonaise fait commerce de la catastrophe, par Nadine et Thierry Ribault, le 4 septembre 2012.


Fukushima ne sera pas Minamata. Les Japonais manifestent de plus en plus nettement leur opposition au nucléaire. La passivité qui a entouré la catastrophe chimique de Minamata, dans les années 1960, ne se retrouve pas pour Fukushima. Par Marc Humbert, le 28 août 2012.


Un Japon sans nucléaire est possible, selon le ministre japonais de l’économie, le 8 août 2012.


Le Japon investit fortement dans les énergies renouvelables, le 31 juillet 2012.


L’OMS évalue la radioactivité subie par les riverains de Fukushima, le 30 mai 2012.


Photo : citernes d’eau contaminée stockée sur le site

Tepco ne contrôle pas grand-chose à Fukushima

Fukushima over-blog, le 25 avril 2012.

Dans une interview de Luc Oursel accordée à Challenges, celui-ci conseille aux autorités japonaises de « communiquer davantage sur ce qui se passe à Fukushima pour expliquer comment la situation est mise sous contrôle ».

Il est peu probable que les vœux du président du directoire d’Areva soient rapidement exaucés, car en fait peu de choses sont sous contrôle.

Aujourd’hui, que contrôle Tepco à Fukushima Daiichi ?

Tepco maître de l’eau ?

Elle a envahi la centrale de manière artificielle dans le combat permanent contre le feu nucléaire et de manière naturelle par la nappe phréatique. Tepco ne sait plus quoi faire de cette eau contaminée. Pour assurer une image d’entreprise responsable qui gère la situation, elle a créé des champs de cuves autour de la centrale pour récupérer l’eau radioactive pompée, avant de la traiter et de la réinjecter dans le circuit de refroidissement des réacteurs. Mais ces usines improvisées qui désalinisent et filtrent le césium tombent souvent en panne ‒Areva en sait quelque chose ‒ et le solde des mètres cubes se trouve finalement positif, malgré les promesses de la feuille de route de 2011. En effet, des quantités considérables d’eau de la nappe phréatique ‒ on parlait en septembre de 200 à 500 tonnes par jour ‒ arrivent directement dans les sous-sols de la centrale et s’ajoutent aux volumes d’eau pompée.

Le stockage de l’eau radioactive ‒ 98 000 à 120 000 tonnes selon les estimations ‒ ne pouvant pas s’étendre infiniment, Tepco, au bout d’un an, est au pied du mur.

L’entreprise s’apprête aujourd’hui à vouloir faire baisser le niveau de la nappe phréatique par 14 puits de pompage à l’ouest du site afin que l’eau n’envahisse plus les sous-sols de la centrale. Cette eau devrait être conduite directement dans l’océan. Or, rien ne dit qu’elle ne soit pas contaminée, car ce que ne dit plus l’opérateur, c’est que les échanges avec la nappe phréatique ont lieu dans les deux sens et que la pollution radioactive s’est répandue dans le sol dès les premiers jours de la catastrophe. C’est Naoyuki Matsuma lui-même, porte-parole de Tepco, qui l’a attesté en mars 2011 : à 15 m de profondeur sous la centrale, une mesure d’iode 131 indiquait un taux 10 000 fois supérieure à la norme. Depuis, l’entreprise n’a jamais plus communiqué sur ces analyses d’eau de la nappe phréatique.

Connaissant ses pratiques de non-dits, il est probable que ce qu’on analyse aujourd’hui n’est pas politiquement communicable au public.

Tepco maître du feu ?

Après la série historique des explosions et incendies qui se sont produits sur les 4 premiers réacteurs de Fukushima Daiichi du 12 au 15 mars 2011 (n°1 : 1 explosion ; n°2 : 1 explosion ; n°3 : 3 explosions et 1 incendie ; n°4 : 3 explosions et 2 incendies), Tepco recherche les cœurs fondus. Depuis la disparition de trois coriums de la centrale dans les premiers jours de la catastrophe, l’opérateur a beau prospecter, il ne les retrouve pas. Il a filmé à l’intérieur de l’enceinte de confinement et a inspecté la piscine torique du réacteur n°2, il a examiné l’ouverture latérale (hatch) de la base de l’enceinte de confinement du réacteur n°3 : rien. Certes, énormément de radioactivité, ce qui confirme les meltdowns, mais pas de corium en vue.

Alors où sont les coriums ? Quelque part logés dans les radiers ou partis dans la nature ? Et comment maîtriser la situation si on ne connaît pas la température ? En effet, les thermocouples sont déclarés hors service de manière régulière, de telle sorte que pour le réacteur n°2, on ne dispose plus que d’une seule sonde valide dans le bas de la cuve.

Après le feu passé catastrophique et le feu présent introuvable, Tepco maîtrise-t-il le feu futur ? Pour éviter de nouvelles explosions, l’opérateur injecte de l’azote pour contrer la production régulière d’hydrogène de la centrale, mais il s’avère que ce système tombe régulièrement en panne, et ce quelquefois pendant plusieurs heures.

Par ailleurs, de grandes craintes se sont petit à petit répandues dans le monde sur la possibilité d’un grand feu d’artifice final si la piscine n°4 venait à se vider ou à s’effondrer suite à un tremblement de terre de très grande magnitude.

Combustible de la piscine du réacteur 4

Ce ne serait plus le scénario du pire mais le scénario de la fin, comme dirait l’ingénieur nucléaire Hiroaki Koide. Dans ce cas, les 264 tonnes de combustible, privés de refroidissement, prendraient feu et cet incendie imposerait une évacuation immédiate de la centrale sous peine de mort rapide de tout le personnel. A partir de cet abandon du site, les évènements s’enchaîneraient, sans qu’aucun homme ne puisse y faire quoi que ce soit : un à un, les systèmes de refroidissement des ex-réacteurs et des 6 piscines de refroidissement restantes tomberaient en panne, faute de maintenance. Les incendies de combustible, et peut-être des réactions nucléaires « promptes », sorte de micro-explosions atomiques, se succéderaient alors, mettant en jeu au final dans l’atmosphère plus de 2400 tonnes de combustible (Pour mémoire, Tchernobyl avait envoyé 50 tonnes de combustible dans les airs).

Les lecteurs de ce blog savent déjà cela depuis longtemps, mais la prise de conscience d’un tel danger semble enfin arriver dans les sphères influentes. Ainsi récemment, un ambassadeur japonais, Mitsuhei Murata et un sénateur étatsunien, Ron Wyden, se sont exprimés publiquement pour une meilleure prise en compte mondiale de cette menace permanente.

Pour l’instant, la piscine n°4 tient le coup, les explosions du bâtiment ayant affecté principalement les niveaux supérieurs. Tepco a écarté tout danger d’effondrement de murs surplombant la piscine en démolissant et démontant scrupuleusement toutes les structures qui auraient pu lâcher lors d’un séisme violent. La piscine a également été consolidée dans ses fondements. Enfin, Tepco a déjà prévu le transfert des barres de combustible menaçantes par une construction spéciale. Mais cela prendra du temps. Beaucoup de temps, de une à plusieurs années. Et les travaux ne devront pas être arrêtés par un séisme trop important.

Tepco maître de la terre ?

Alors là on va faire très court, l’événement du 11 mars 2011 a démontré définitivement qu’une centrale nucléaire ne devait pas être construite dans une zone sismique. Les hommes ne peuvent pas défier les forces telluriques. Tepco a donc eu tort de construire Fukushima Daiichi sur une ancienne faille. Et tous ceux qui actuellement dans le monde favorisent de nouvelles constructions de centrales nucléaires dans des zones sismiques ou permettent de continuer leur exploitation font prendre des risques énormes à l’humanité. On pense en particulier à la vieille centrale arménienne de Metsamor et à la future mégacentrale de Jaitapur en Inde (projet de 6 EPR).

Bien sûr, Monsieur Oursel savait déjà tout cela : Tepco ne maîtrise pas grand-chose. L’opérateur ne sait pas quoi faire de l’eau radioactive, à l’image de l’apprenti sorcier ; il ne sait pas où est le feu nucléaire qu’il a créé, il ne fait plus que le subir depuis que Fukushima Daiichi n’est plus une centrale nucléaire ; il ne maîtrise pas les tremblements de terre, il ne peut pas connaître la date ni l’intensité du prochain. Il maîtrise en revanche parfaitement la communication, diffusant ses informations au compte-goutte, souvent avec plusieurs mois de retard pour amoindrir l’impact des mauvaises nouvelles.

Pourtant M. Oursel préfèrerait qu’ils communiquent de manière plus positive. Car Areva, avec une perte de 2,4 milliards d’euros en 2011, souffre beaucoup de l’image catastrophique de Fukushima. Tepco fait ce qu’il peut, les liquidateurs travaillent dur pour améliorer l’aspect et la sécurité du site en déblayant toutes les matières radioactives issues des explosions. Mais une catastrophe nucléaire reste une catastrophe à très longue durée. 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, on doit reconstruire un nouveau sarcophage pour un seul cœur fondu. Combien de décennies seront nécessaires pour démanteler Fukushima et ses 3 cœurs fondus ? Nul ne le sait, la catastrophe semble éternelle pour l’humanité, et quelle que soit la communication qu’on emploie, l’industrie nucléaire n’a plus d’avenir.


Au Japon, la bataille s’aiguise sur la fin du nucléaire

Reporterre, par Marc Humbert, le 25 avril 2012.


Fukushima. Le combustible nucléaire retraité à La Hague ?

Ouest France, le 20 avril 2012.

Le combustible nucléaire usé, entreposé dans les piscines de désactivation de la centrale accidentée de Fukushima, au Japon, pourrait être effectué sur le site de La Hague, en France, si le gouvernement japonais le souhaite, a déclaré ce vendredi à Tokyo le président du groupe Areva, Luc Oursel.

« Le retrait du combustible des piscines est confié aux concepteurs de la centrale qui ont les compétences requises, mais nous avons proposé que la France joue un rôle dans le retraitement », a expliqué le président du groupe Areva, Luc Oursel, lors d’une rencontre avec des journalistes francophones. « On pourrait imaginer qu’une partie de ce combustible soit pris en charge dans l’usine de La Hague si le gouvernement japonais le souhaite », a-t-il ajouté.

L’usine de retraitement des déchets nucléaires Areva, à La Hague, dans la Manche, retraite le combustible « usé » des réacteurs nucléaires français, mais aussi celui d’autres pays : « Traiter du combustible usé qui a été exploité au Japon ou ailleurs fait partie des missions de ce site », a argué Luc Oursel, contrant par avance une éventuelle levée de boucliers en France. « Il y aura bien sûr le cas échéant des mesures particulières à mettre en place, une pédagogie à faire, mais il faut avoir une approche rationnelle », a-t-il insisté.

Le retraitement des déchets de Fukushima pourrait en outre être partiellement effectué dans une usine au Japon, à Rokkasho (nord), en partie construite sur le modèle de celle de La Hague, si tant est que les Japonais parviennent à régler les problèmes qui bloquent sa mise en exploitation depuis des années. « Nous avons envoyé des experts à Rokkasho pour aider à intervenir sur l’installation actuelle et tenir un calendrier de démarrage qui soit réaliste et fiable », a confié M. Oursel, sans préciser les échéances estimées.

Initialement, l’usine, dont les travaux ont débuté en 1993, devait être opérationnelle en 2000, mais les ennuis se sont accumulé lors des étapes finales. Son lancement est à présent officiellement prévu au mois d’octobre cette année.

Outre le retraitement, Areva a proposé aux Japonais des technologies robotiques pour l’intervention dans les réacteurs ainsi que des techniques pour la mesure de la décontamination hors de la centrale.

« Nous allons aussi intensifier nos actions pour l’amélioration de la sûreté des réacteurs existants », a assuré M. Oursel, précisant qu’Areva a déjà vendu à une compagnie de l’ouest du Japon, Kansai Electric, 45 recombineurs d’hydrogène pour équiper 9 réacteurs.

Un tel système, s’il avait été mis en place à Fukushima, aurait peut-être permis d’éviter les explosions qui ont détruit des réacteurs de ce complexe atomique du nord-est du Japon mis en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars.

Durant son deuxième séjour au Japon depuis qu’il dirige Areva, outre des dirigeants de sept compagnies d’électricité du Japon, Luc Oursel a rencontré le ministre de l’Industrie, Yukio Edano, ainsi que celui de l’Ecologie, Goshi Hosono, par ailleurs chargé du suivi de l’accident de Fukushima. Cette visite est intervenue alors que le Japon n’a plus qu’un seul réacteur en activité, lequel sera arrêté le 5 mai pour maintenance régulière, ce qui réduira à néant la production d’électricité d’origine nucléaire dans l’archipel.

« Le Japon va se retrouver sans réacteur nucléaire mais avec un système électrique qui ne fonctionne pas de façon satisfaisante, puisque le pays a recours à des importations massives de combustibles fossiles, avec un poids colossal sur la balance commerciale et des compagnies électriques qui vont afficher des comptes négatifs. Ce qu’il advient en ce moment ne permet pas de conclure que se passer de l’énergie nucléaire est possible », a insisté M. Oursel.

Mais le même d’ajouter : « Nous discutons toutefois aussi avec les Japonais des possibilités dans le domaine des énergies renouvelables, car il ne faut pas opposer nucléaire et renouvelables, il faut jouer sur la complémentarité des deux ».


Fukushima aura finalement dispersé quasiment autant de Césium-137 que Tchernobyl

Gen 4, le 4 avril 2012.

Ce ne sera pas une surprise pour nos lecteurs les plus assidus : nous annoncions depuis longtemps que les estimations de "terme-source" (1) de l’accident de Fukushima-Daiichi semblaient nettement sous-évaluées. Une étude publiée dans le très officiel bulletin PNAS [revue de l’Académie des sciences des Etats-Unis] du 3 avril rectifie - enfin - nettement les estimations précédentes, y compris celle publiée récemment par l’IRSN (2).

En assemblant les données d’études scientifiques antérieures, les scientifiques américains et Japonais sont arrivés au résultat final suivant :

-  Fuskushima (Cs-137) : 63 PBq

-  Tchernobyl (Cs-137) : 70 PBq (pour référence, source UNSCEAR, UN88)

Les chiffres de Césium-137 se décomposent en 36 PBq de rejets atmosphériques (Stohl) et 27 PBq de rejets océaniques (Bailly du Bois). Les données ont été validées par l’appréciation du ratio Cs-137/Cs-134 estimé à 1:1, facteur typique des retombées de l’accident de Fukushima-Daiichi.

Dans le fond rien que de très logique mais pourquoi avons-nous l’intime conviction que nous sommes encore un peu loin des chiffres définitifs réels ? Peut-être parce qu’il semble que les inventaires des 3 unités éventrées à Fukushima (3) contenaient bien plus que le réacteur n° 4 de Tchernobyl (4) et qu’il semble bien se confirmer au fil des semaines que les confinements n’ont pas confiné grand chose ?

Personne n’est à ce jour susceptible de définir la quantité d’eau radioactive qui s’est infiltrée dans le sol, aucun instrument humain ne permettant de procéder même à une simple estimation. Ce terme-source est simplement, faute de données disponibles, occulté dans les différentes études scientifiques. Nous savons simplement aujourd’hui que finalement, les termes-sources se situeront quelque part entre les chiffres repris dans cette étude et la valeur de l’inventaire total des 3 réacteurs de Fukushima-Daiichi, auquel il faudra probablement ajouter une partie de l’inventaire radioactif des piscines.

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Notes :

(1) Terme scientifique signifiant l’ensemble des retombées radioactives constatées suite à un accident identifiable ou même en fonctionnement "normal" d’unités

(2) L’IRSN évaluait le 8 mars les rejets de Cs-137 "aérien" à 21 PBQ alors qu’il est estimé à 36 PBq dans l’étude nippo-américaine citée ; excusez la "petite" différence de 60% !

(3) De 270 à 400 tonnes de combustible (source : blog de fukushima)

(4) Environ 150 à 200 tonnes de combustible (sources diverses et variées)


Les médias japonais, nouveaux chiens de garde du nucléaire

Reporterre, article de Youki Takahata, le 16 mars 2012.


Le 11 mars, des manifestations du souvenir dans tous les pays

La liste des actions, le 10 mars 2012.


Un an après, où en est le Japon ?

Ecouter, le 8 mars 2012.


Eisaku Sato : le témoignage du gouverneur japonais de la région, le 7 mars 2012.


Un an après, où en est le Japon ?

A écouter sur Reporterre, le 6 mars 2012.


En avril, le Japon sortira du nucléaire

Reporterre, le 3 mars 2012.


En direct du Japon, le point sur la situation

Reporterre, par Marc Humbert, le 2 mars 2012.


Du xénon dans le réacteur n°2

Fukushima over-blog, mardi 14 février 2012.

Tepco vient d’annoncer que du Xénon avait été retrouvé dans l’enceinte de confinement du réacteur n°2. Cela signifie concrètement, comme en novembre 2011, qu’une réaction en chaîne incontrôlable a eu lieu ces derniers jours et est peut-être encore en cours.

En effet, les xénons 133 et 135 se créent lorsqu’il y a une fission nucléaire de l’uranium et leur période radioactive est très courte (9 h pour Xe-135 et 5 jours pour Xe-133).

Voici les résultats de l’analyse, issus du document fourni par Tepco :

Temps d’échantillonnage : 13 février 2012, 16h24 à 16h54 (filtre à charbon actif) ;

Xe-133 : 0,016 Bq/cm3 (5 jours de demi-vie) ou 16 000 Bq/m3 ;

Xe-135 : 0,023 Bq/cm3 (9 heures de demi-vie) ou 23 000 Bq/m3.

Si Tepco ne revient pas sur ces données, alors on peut considérer que les thermomètres du réacteur 2 ne sont pas défaillants et que l’augmentation de la radioactivité dans la préfecture de Fukushima n’était pas anodine.

La température continuant à s’élever (plus de 300°C), l’inquiétude est grande chez les travailleurs de la centrale. Certains craignent une explosion.


Le Japon apprend à sortir du nucléaire

Libération, le 13 février 2012.


Augmentation de la température dans le réacteur n°2

IRSN, mercredi 8 février 2012.

Depuis l’accident de mars 2011, les réacteurs accidentés du site de la centrale de Fukushima-Daiichi sont refroidis par injection d’eau dans les cuves des réacteurs (environ 10 m3/h). En décembre 2011, l’opérateur TEPCO a annoncé que la température dans ces cuves était inférieure à 100°C.

TEPCO a constaté récemment une élévation de température sur un capteur de température du réacteur n°2 de la centrale. La température sur ce capteur aurait ainsi augmenté d’environ 20°C depuis début février 2012, pour atteindre 70°C le 6 février. En revanche, TEPCO n’a pas constaté d’évolution sur les autres capteurs de mesure de la température de la cuve, les autres valeurs affichées étant de l’ordre de 45°C. TEPCO indique que des travaux ont été réalisés sur des tuyauteries d’alimentation en eau, ceci ayant pu modifier certaines conditions locales de circulation d’eau dans la cuve et donc le refroidissement du coeur fondu, dont la puissance résiduelle à évacuer est actuellement d’environ 700 kW.

Suite à ce constat, TEPCO a augmenté le débit d’injection d’eau dans la cuve du réacteur n°2 en la portant à environ 13 m3/h, ce qui a entrainé une baisse de la température. Par ailleurs, l’absence d’évolution des mesures de la teneur en Xénon 135 infirme l’hypothèse d’une reprise de la criticité dans le coeur ; par mesure de précaution, TEPCO a néanmoins injecté de l’eau borée dans la cuve.

En conclusion, sur la base des informations actuelles, le refroidissement du combustible reste assuré et l’IRSN n’identifie pas, à ce stade, d’évolution significative par rapport à la situation antérieure.


A Tokyo, le gouvernement veut chasser les insoumis au nucléaire

Reporterre, Coalition anti-nucléaire, le 27 janvier 2012.


Tepco demande encore 7 milliards d’euros, sa nationalisation est envisagée

AFP, mercredi 28 décembre 2011.

L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi, Tepco, a requis mardi 27 décembre auprès d’un organisme public une aide supplémentaire d’environ 700 milliards de yens (près de 7 milliards d’euros), pour payer une partie de l’indemnisation des victimes du désastre atomique.

La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) avait déjà réclamé en octobre une avance de l’ordre de 1.011 milliards de yens (10 milliards d’euros) qu’elle veut désormais porter à 1.703 milliards de yens (16,7 milliards d’euros).

Elle justifie cette nouvelle requête par le fait que le champ des personnes à indemniser a été élargi entre-temps, gonflant les montants jugés nécessaires.

La demande a été déposée auprès du Fonds de versement des indemnités pour les dégâts nucléaires, a indiqué la compagnie d’électricité dans un communiqué.

Ce fonds a été mis en place par l’Etat pour gérer les conséquences de la catastrophe atomique la plus grave depuis celle de Tchernobyl il y a 25 ans.

Provoqué par le séisme et le tsunami géants qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars, l’accident de Fukushima a entraîné l’émission de quantités massives d’éléments radioactifs dans l’environnement, et forcé l’évacuation de dizaines de milliers de personnes.

D’autres habitants ont fui leur domicile de leur propre initiative et seront aussi indemnisés.

Le gouvernement japonais a déjà donné son accord début novembre pour le versement à Tepco de quelque 900 milliards de yens (8,7 milliards d’euros) correspondant à une première tranche de dédommagements.

Un panel d’experts a pour sa part estimé à quelque 4.540 milliards de yens (42,5 milliards d’euros) le montant des compensations que l’entreprise privée devra verser d’ici à mars 2013.

Conformément aux attentes des pouvoirs publics, Tepco a présenté récemment au gouvernement un plan de restructuration comprenant des réductions massives de coûts de plus de quelque 2.650 milliards de yens (26 milliards d’euros) en 10 ans et des ventes d’actifs pour 700 milliards de yens (6,9 milliards d’euros).

En principe, la compagnie d’électricité doit rembourser ultérieurement les avances reçues de l’Etat, mais une nationalisation de facto n’est pas exclue, cette option étant actuellement étudiée par le gouvernement.

« Nous voulons examiner toutes les possibilités, y compris celle d’une prise de contrôle publique temporaire », a redit mardi le ministre de l’Industrie Yukio Edano lors d’une rencontre avec le PDG de Tepco, selon les propos rapportés par les médias locaux.

M. Edano considère qu’un remodelage complet des finances (modalités de recettes, structure de dépenses) de Tepco s’impose, compte tenu des sommes colossales que le groupe sera forcé de débourser dans les prochaines années.

Tepco va non seulement devoir dédommager les victimes de l’accident atomique mais aussi compenser par d’autres moyens l’arrêt de la quasi intégralité de ses réacteurs nucléaires et payer le démantèlement de la centrale de Fukushima, une opération titanesque qui s’étalera sur quarante ans.

Plusieurs organes de presse japonais ont affirmé la semaine dernière que l’Etat envisageait de prendre indirectement le contrôle des deux tiers des parts de la compagnie.

L’opération, qui s’assimilerait à une nationalisation, se ferait par le biais d’une augmentation de capital, le tout devant être rendu effectif au cours d’une assemblée générale des actionnaires en juin prochain.

Les dirigeants de Tepco se penchent aussi sur l’option d’une augmentation des fonds propres de l’entreprise, mais ils ont jusqu’à présent dit préférer qu’elle relève le cas échéant d’investisseurs privés.


Il faudra 30 à 40 ans pour démenteler la centrale de Fukushima

Ats, mercredi 21 décembre 2011.

Durant ce délai les systèmes de refroidissement pour les réacteurs et piscines ainsi que les diverses installations sont renforcées, a expliqué devant la presse le ministre de l’environnement Goshi Hosono. L’extraction du combustible fondu dans les réacteurs 1 à 3, lui, sera mis en oeuvre dans dix ans et durera plus de deux décennies.

Dans les deux cas, des techniques nouvelles seront nécessaires, a souligné M. Hosono, la situation à Fukushima étant inédite, avec des bâtiments détruits, un niveau de radioactivité élevé et du combustible tombé en tout ou partie sur le plancher de béton de l’enceinte de confinement dans trois réacteurs sur les six du complexe.

« Nous devons effectuer ces travaux en évitant de générer de nouveaux risques », a pour sa part insisté le ministre de l’Industrie, Yukio Edano.

Il est encore difficile à ce stade d’estimer le coût de la décontamination du site, a souligné le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie Yukio Edano, précisant que le groupe Tepco, exploitant de la centrale, devrait y contribuer.

Le gouvernement japonais avait décrété vendredi dernier l’état d’arrêt à froid des réacteurs accidentés de la centrale de Fukushima, une étape importante qui marque la stabilisation du site et ouvre la période de préparation du démantèlement.

L’état d’arrêt à froid, qui signifie le maintien de la température à l’intérieur des réacteurs sous 100 degrés Celsius et le contrôle des émissions radioactives, était un des objectifs clefs de « l’étape 2 du plan de travail » établi par la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) dans le but de venir à bout de cette catastrophe.

Parallèlement au démantèlement progressif, les autorités vont devoir s’occuper des alentours contaminés et de la population évacuée.


L’équivalent d’une région française devenue radioactive

Basta, 7 décembre 2001, repris sur Reporterre


Les émissions radioactives de l’accident nucléaire de Fukushima revues à la hausse

Adit, mardi 22 novembre 2011.

Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par le Dr. Andreas Stohl de NILU (institut norvégien de recherche atmosphérique) a fourni de nouvelles informations sur la quantité de matière radioactive qui a été libérée dans l’atmosphère lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée par le séisme et le tsunami au Japon en mars 2011.

L’étude montre que les rejets radioactifs sont bien plus important que les annonces du gouvernement japonais, mais également que les piscines utilisées pour stocker les éléments radioactifs ont contribué de manière significative aux émissions de césium 137, un élément extrêmement dangereux tant pour ses propriétés physiques que pour sa longue période radioactive (30 ans). « Il ne fait aucun doute que l’accident de Fukushima est le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl, notamment en terme d’émissions de xénon 133 et de césium 137 », confirme Andreas Stohl.

Les travaux de recherche sont basés sur l’observation effectuée depuis plusieurs stations de surveillance dans le monde, un modèle de dispersion atmosphérique, ainsi que sur les informations concernant le cours des événements lors de l’accident. « Nos calculs sont basés sur environ 1000 mesures effectuées au Japon, aux Etats-Unis et en Europe. Cette étude est la plus complète existant aujourd’hui sur le sujet », déclare Andreas Stohl.

Tout indique que les rejets de césium 137 ont à la fois commencé et se sont terminés plus tôt que prévu. La quantité libérée est estimée à 36 PBq (unité de mesure de l’activité d’un radionucléide du système international, un pétabecquerel valant dix puissance quinze becquerels). Cela correspond à 42% des rejets de Tchernobyl, ce qui fait de l’accident Fukushima la deuxième plus grosse émission de césium 137. 80% de cet isotope serait parti dans l’océan, tandis que 19% aurait été déposé sur le territoire japonais.

Les résultats de l’étude montrent en outre que les rejets de xénon 133 ont été d’environ 16.700 PBq. C’est le plus grand rejet civil jamais enregistré, environ 2,5 fois plus élevé que lors de l’accident de Tchernobyl en 1986. Sa dispersion aurait commencé dès le matin du 11 mars, après le tremblement de terre. Le xénon 133 n’est absorbé que dans une faible mesure par le corps humain, ses effets sur la santé sont donc moins préoccupants. « Il est cependant primordial de comprendre ce qu’il s’est passé durant l’accident », précise Andreas Stohl.


Fukushima : possible réaction de fission nucléaire localisée

Enerzine, jeudi 3 novembre 2011.

Un mélange composé d’eau et d’acide borique a été injecté en prévention dans le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire nipponne de Fukushima où « une nouvelle réaction de fission nucléaire pourrait s’être produite » a déclaré mercredi 2 novembre l’opérateur Tokyo Electric Power (TEPCO).
« Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une réaction de fission nucléaire localisée », a précisé le porte-parole de la compagnie, Hiroki Kawamata. Avant d’ajouter : « Même si une réaction de fission est en cours, elle est d’une ampleur extrêmement faible et le réacteur est dans l’ensemble dans une situation stable. »

Les soupçons d’un redémarrage de fission nucléaire sont apparus après la découverte d’un gaz rare, le xenon 133 et 135, dans le réacteur numéro 2. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la présence de ce gaz. La première serait que la fission a été provoquée par des pièces de combustible ayant fondu dans les premiers jours de l’accident. Kazuhiko Kudo, Professeur d’ingénierie nucléaire à l’université de Kyushu, pense ce cas improbable car de nombreux facteurs doivent se combiner dans « un rapport équilibré pour que la fission se produise ».

La seconde hypothèse émise serait que de minuscules éléments radioactifs générés lors de l’accident initial soient entrés en collision, émettant des neutrons, puis divisant des noyaux d’uranium, et déclenchant de « petites fissions. »

Comme le Xenon possède une durée de vie radioactive courte, cela signifie que le processus de fission serait intervenu il y a peu de temps (5 jours pour le xenon 133 et 9 heures pour le xenon 135).

Cette information arrive alors que les températures enregistrées au fond des cuves ont été ramenées sous la barre des 100°C, une condition indispensable pour parvenir à « un arrêt à froid d’ici à la fin de l’année. »

MISE à JOUR - 08h30 : Fausse alerte !

Il semble que les mesures de radiations relevées ne proviennent pas d’une fission nucléaire prolongée, a annoncé Tepco. « Les analyses laissent penser qu’il ne s’agissait pas d’un accident de criticité », a déclaré son porte-parole.


Fukushima : le ministre japonais de l’industrie exige 24 milliards d’euros de Tepco

L’Usine Nouvelle, lundi 24 octobre 2011

L’Etat nippon avance des fonds à Tepco pour indemniser les victimes de la catastrophe. Mais lundi 24 octobre 2011, le ministère concerné prévient la compagnie qu’elle devra s’organiser pour rembourser.

Les victimes de la catastrophe de Fukushima doivent pouvoir être indemnisées rapidement. Le gérant de la centrale, Tepco, connaissant de grandes difficultés financières, c’est l’Etat qui avancera l’argent nécessaire. En échange, les autorités demandent à Tepco de faire le ménage dans ses activités et de céder des biens pour pouvoir rembourser les sommes dues.

« Puisque vous allez utiliser de l’argent public pour indemniser les victimes, je souhaite que vous mettiez en oeuvre un ’plan spécial d’activités’ qui permette de dégager au moins 2 500 milliards de yens (Ndlr : 24 milliards d’euros) en 10 ans », a déclaré lundi le ministre japonais de l’industrie, Yukio Edano.

La presse japonaise a révélé que Tepco s’apprête à demander au gouvernement une première tranche d’aide publique de quelque 700 milliards de yens (6,7 milliards d’euros). Cette somme ne représente qu’une petite partie des compensations que devra verser la compagnie. Au final, elles pourraient s’élever à 4 540 milliards de yens (43 milliards d’euros) d’ici à mars 2013.


Teneur en césium radioactif au-delà de la limite dans la ville de Fukushima

Youki Takahata, courriel à Reporterre, mardi 11 octobre 2011.

Un homme de plus de 50ans, sous-traitant travaillant à la Centrale
accidentée de Fukushima Daiichi depuis le 8 août a été hospitalisé
et a décédé le 5 octobre.

C’est la troisième mort depuis l’accident. Ryûsaku Tanaka, un
journaliste indépendant japonais, écrit dans son blog qu’il a
demandé lors de la conférence de presse commune TEPCO-Gouvernement au responsable gouvernemental chargé du nucléaire, M. Sonoda, si son
autopsie judiciaire (ou administrative) a été pratiquée. La réponse
de M. Sonoda : "Je ne suis pas chargé de la police. Nous déléguons
ces procédés à TEPCO"
. (son blog du 11 octobre) D’après ce
journaliste, il y a actuellement 32 retraités de la police qui ont
été accueillis en « retraite dorée » à TEPCO, occupant leurs hauts
postes. Il est facile pour eux de téléphoner à la police de "ne pas
intervenir"
. D’après TEPCO, la personne décédée avait reçu 2,2 mSv
et sa mort n’est pas liée à l’irradiation.

Le quotidien Asahi shimbun annonce que d’après la carte de
contamination établie après les mesures par avion, la surface
contaminée présentant plus de 1mSv s’étend à 13.000 kilomètres carrés
dans 8 préfectures (dont 20km2 à Tokyo), correspondant à 3% de la
superficie totale du Japon. Le gouvernement devrait procéder à la
décontamination de toutes les surfaces de plus de 1mSV. Pour la préfecture de Fukushima, cela représente 60% de sa superficie.


Teneur en césium radioactif au-delà de la limite dans la ville de Fukushima

AFP, mercredi 5 octobre 2011

TOKYO - Un niveau de radioactivité largement supérieur à la limite légale a été trouvé dans des sols de la ville de Fukushima, située à une soixantaine de kilomètres de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi, a annoncé mercredi 5 octobre une association d’habitants.

Une concentration en césium radioactif de 307.000 becquerels par kilogramme a été mesurée dans des prélèvements effectués le 14 septembre par un expert en radioactivité mandaté par cette association.

Ce niveau dépasse largement la limite, fixée par l’Etat, de 10.000 becquerels pour un échantillon de sol d’un kilogramme.

La matière analysée provenait de plusieurs terrains proches du centre ville de Fukushima, cité peuplée de près de 300.000 habitants et située dans la préfecture du même nom.

« Nous demandons aux autorités de faire évacuer les enfants et les femmes enceintes de ces zones », a déclaré Takeshi Sakagami, membre de l’association des Citoyens contre les centrales nucléaires de Fukushima.

L’inquiétude des citoyens s’amplifie, même si le gouvernement japonais a annoncé la semaine dernière une levée des restrictions imposées aux habitants de cinq agglomérations situées au-delà de 20 kilomètres autour de la centrale nucléaire accidentée, considérant les risques affaiblis dans ces localités.

Les autorités estiment que ces zones sont de nouveau habitables et que le risque d’appel à l’évacuation est désormais écarté.

L’aire de 20 km de rayon autour de la centrale, totalement évacuée, reste en revanche interdite d’accès.

Le violent séisme et le tsunami gigantesque qui ont ravagé la côte nord-est du Japon le 11 mars ont interrompu l’alimentation électrique de la centrale Fukushima Daiichi, entraînant une panne des circuits de refroidissement des réacteurs.

Une fusion du combustible nucléaire s’est produite dans trois d’entre eux, ainsi que des explosions d’hydrogène, ce qui a provoqué d’importantes fuites de substances radioactives dans l’environnement, entraînant le plus grave accident atomique depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.


TF1 News, mercredi 28 septembre.

23 stades sportifs d’une capacité de 55.000 personnes, c’est ce que représente les 29 millions de mètres cube de terre contaminée que les autorités japonaises devront éliminer, après l’accident nucléaire de Fukushima. Plus de six mois après le séisme et le tsunami du 11 mars, qui ont provoqué fusions de réacteur, explosions et fuites radioactives à la centrale de Fukushima Daiichi, sur le littoral nord-est du Japon, la dimension de la tâche commence tout juste à se profiler.

Les zones contaminées où les taux de radioactivité doivent être réduits pourraient dépasser 2.400 km2 répartis entre Fukushima et quatre préfectures voisines, dit le ministère dans un rapport diffusé mardi 27 septembre 2011, qui constitue sa première estimation de l’ampleur de cet assainissement. La préfecture de Tokyo couvre au total une superficie de 2.170 km2.

Un lieu temporaire pour entreposer les déchets

Le ministère de l’Environnement dit avoir réclamé 450 milliards de yens supplémentaires (plus de 4 milliards d’euros) dans le cadre d’un troisième budget supplémentaire pour l’année prenant fin en mars qui doit être présenté en octobre à la Diète (parlement). Jusqu’ici, le gouvernement a collecté 220 milliards de yens (environ 2,20 milliards d’euros) pour les travaux de décontamination, mais certains experts estiment que la facture atteindra des milliers de milliards de yens. L’élimination dans les zones affectées d’une couche de 5 cm de terre superficielle contenant sans doute du césium signifie que l’on retire l’herbe et les feuilles mortes des forêts, la terre et les feuilles des caniveaux. Le gouvernement doit décider où entreposer les déchets à titre temporaire et comment les éliminer définitivement.

Les autorités ont interdit aux habitants de pénétrer dans un rayon de 20 km autour de la centrale de la compagnie Tepco, située à 240 km environ de Tokyo. Environ 80.000 personnes ont dû quitter la région de force. Le gouvernement espère réduire de moitié les radiations d’ici deux ans dans les lieux contaminés, en comptant sur la baisse naturelle de la radioactivité sous l’effet du temps et des initiatives humaines. La catastrophe de Fukushima a fait 20.000 morts et plus de 240.000 disparus.


Fukushima : Grande manifestation à Tokyo pour dire « Plus jamais ça »

AFP , lundi 19 septembre 2011.

Environ 60.000 personnes ont défilé, d’après les organisateurs, lors d’un des rassemblements les plus importants depuis le 11 mars, jour du séisme de magnitude 9 et du tsunami géant qui ont entraîné la défaillance de la centrale Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo) et des rejets massifs de radiation.

« Arrêt des centrales nucléaires ! Plus jamais de Fukushima ! », ont crié les manifestants, rassemblés à proximité du sanctuaire Meiji, dans le centre de la capitale, sous un soleil de plomb.

Présent, le prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe a déclaré à la foule : « Certains disent qu’il est impossible de se passer d’énergie nucléaire, mais c’est un mensonge. L’énergie nucléaire est toujours accompagnée de destructions et de sacrifices ».

Organisée par plusieurs associations antinucléaires, la manifestation a aussi attiré des riverains de Fukushima Daiichi qui ont été contraints d’évacuer leur domicile.

« Si nous n’arrivons pas à sortir du nucléaire maintenant, nous n’arriverons jamais à construire un monde sans cette énergie », a souligné Kazuhiro Hashimoto, un employé médical de la région de Fukushima. « Il sera trop tard pour protester après le prochain accident nucléaire. Nous espérons que celui de Fukushima sera le dernier », a-t-il ajouté.

Le nouveau Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a promis d’annoncer d’ici à l’été 2012 une nouvelle politique énergique, où la part du nucléaire serait réduite au profit des énergies renouvelables.

Avant l’accident de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, le Japon prévoyait d’augmenter la part du nucléaire dans son électricité d’un peu moins de 30% en 2010 à 50% d’ici à 2030.

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Complément d’infos : un reportage vidéo sur la manif, avec commentaire en anglais.


Fukushima : trois fois plus de rejets radioactifs en mer qu’estimé initialement

lemonde.fr avec AFP, le vendredi 9 septembre à 15 h 45.

Le cumul des substances radioactives rejetées en mer par la centrale nucléaire de Fukushima serait environ trois fois plus important que ne le pensait l’opérateur du site, a affirmé, vendredi 9 septembre, la presse nippone. Des chercheurs japonais évaluent à présent à 15.000 térabecquerels la quantité d’éléments radioactifs dispersés dans l’océan Pacifique entre mars et avril, à la suite des explosions d’hydrogène et autres avaries survenues à Fukushima Dai-Ichi, complexe atomique endommagé par le séisme et le tsunami du 11 mars dans le nord-est de l’archipel.

L’opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), avait estimé auparavant à 4.700 térabecquerels le total d’iode et césium radioactifs rejetés dans la mer, en fonction de prélèvements effectués début avril. Mais une équipe de chercheurs, dirigée par Takuya Kobayashi, de l’Agence de l’énergie atomique japonaise, a fondé ses estimations sur d’autres données, provenant notamment d’échantillons d’eau de mer pris entre le 21 mars et le 30 avril, selon plusieurs quotidiens japonais.

Selon les chercheurs, les particules radioactives sont arrivées en mer par divers canaux et d’autres, rejetées dans l’atmosphère, sont retombées dans l’eau de l’océan. Les bâtiments des réacteurs, qui ont été arrosés massivement pour être refroidis, ont laissé échapper des quantités d’eaux contaminées par les voies souterraines, tandis que des émissions radioactives ont accompagné les explosions d’hydrogène qui se sont produites dans plusieurs bâtiments de réacteurs durant les premiers jours suivant le désastre.


Un autre fil d’informations : Le blog de Fukushima, consulté le lundi 29 août.


Les rejets de césium 137 à Fukushima 168 fois plus importants qu’à Hiroshima

AFP, le jeudi 25 août à 07 h 39.

TOKYO - La quantité de césium radioactif dégagée depuis le 11 mars par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) est 168 fois plus importante que celle dispersée en un instant par la bombe atomique d’Hiroshima, a affirmé jeudi un journal nippon.

Selon le Tokyo Shimbun, qui dit s’appuyer sur des estimations du gouvernement, les réacteurs endommagés par un tsunami géant ont dégagé jusqu’ici 15.000 terabecquerels de césium 137 au fil des mois.

En août 1945, la bombe atomique larguée par l’armée américaine au-dessus de la ville d’Hiroshima (sud-ouest) avait relâché instantanément dans l’atmosphère 89 terabecquerels de cet isotope dont la période radioactive est de 30 ans, a ajouté le journal.

En théorie, la quantité de césium 137 échappé de la centrale de Fukushima est donc 168,5 fois plus importante que celle de la bombe américaine, a-t-il souligné, en affirmant que cette estimation avait été calculée par le gouvernement à la demande d’une commission du Parlement.

Mais là s’arrête la comparaison, car la bombe A a fait 140.000 morts, tués immédiatement par la chaleur ou le souffle de l’explosion, ou dans les mois suivants, à cause des effets des radiations, alors que l’accident de Fukushima n’a causé jusqu’ici aucun décès.

Le gouvernement juge d’ailleurs non rationnel de comparer ainsi la contamination radioactive d’une centrale nucléaire avec celle d’une arme atomique destinée à tuer.

La même comparaison révèlerait que l’explosion du réacteur de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 a dispersé dans l’environnement 900 fois plus de césium 137 que la bombe d’Hiroshima, si l’on s’en réfère aux évaluations de l’Institut français de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN).

Après l’éclatement de la crise nucléaire de Fukushima Daiichi, la plus grave depuis celle de Tchernobyl, les autorités japonaises ont décrété une zone d’évacuation obligatoire dans un rayon de 20 kilomètres autour du site.

Plus de 85.000 personnes vivent depuis plus de cinq mois dans des centres d’accueil ou des logements préfabriqués, sans aucune certitude de retrouver un jour leur habitation.


Les habitants de zones évacuées ne pourront pas rentrer « avant longtemps », selon le gouvernement

Associated Press, le lundi 22 août à 14 h 20.

TOKYO (AP) — Les habitants de certaines des zones évacuées après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima ne pourront pas rentrer chez eux « avant longtemps » en raison des niveaux de radioactivité, a reconnu lundi le secrétaire général du gouvernement japonais, Yukio Edano.

Le tsunami du 11 mars a provoqué à la centrale de Fukushima Dai-ichi (Fukushima 1), dans le nord-est du Japon, le plus grave accident nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.

Quelque 80.000 habitants qui vivaient dans une zone de 20km autour de Fukushima 1 ont été évacués. Ils vivent depuis dans des centres d’accueil ou logements préfabriqués, sans certitude de pouvoir rentrer chez eux un jour, admettent désormais les autorités japonaises.

D’après des projections récemment publiées par le ministère japonais des Sciences, les taux de radioactivité relevés dans 22 stations de mesure à l’intérieur de périmètre de 20km devraient dépasser au bout d’un an 100 millisieverts. Ces chiffres sont cinq fois supérieurs aux normes légales internationales de 20 millisieverts par an.

A Okuma, localité située à moins de trois kilomètres de la centrale, les valeurs cumulées pourraient atteindre 508 millisieverts sur un an par endroits. Selon les spécialistes, de telles doses entraînent des risques accrus de cancer.

« Nous ne pouvons pas nier le fait que les habitants de certaines régions ne pourront pas revenir chez eux avant longtemps, malgré nos efforts de décontamination. Nous sommes profondément navrés », a commenté lundi Yukio Edano.


Conséquences au Japon de l’accident de Fukushima Daiichi :
une contamination durable et très étendue

CriiRad, communiqué de presse, jeudi 7 juillet 2011

Le laboratoire de la CRIIRAD a effectué une mission au Japon du 24 mai au 3 juin 2011 1. Le présent document fait état des constatations issues des premiers résultats d’analyse. Les dépôts de césium radioactif sur les sols ont été très importants. Ils génèrent, et vont générer pendant longtemps, un flux de rayonnements gamma responsable de l’irradiation de la population sur des très vastes étendues. En l’absence de mesures de protection, plusieurs millions d’habitants vont recevoir, du fait de cette
exposition externe, des doses de rayonnement très supérieures à la limite de 1 mSv/an. Il faut ajouter à cela l’exposition interne (du fait notamment de l’ingestion d’aliments contaminés) et surtout toutes les doses reçues depuis le 12 mars dernier, des doses qui ont été ont pu être extrêmement élevées au cours de la première semaine du fait de la quasi absence de mesures de protection.

1 - Importance de la contamination à plus de 60 km : l’exemple de la ville de Fukushima

L’irradiation externe conduit à un niveau de risque inacceptable. Les mesures de terrain et analyses de sol effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD sur la ville de Fukushima, située à 60-65 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, indiquent que les retombées de césium 134 et 137 radioactif sont de plusieurs centaines de milliers de Bq/m2 :
490 000 Bq/m2 sur la pelouse de l’école primaire Moriai ; plus de 700 000 Bq/m2 dans le quartier Watari.

En se désintégrant, les atomes de césium émettent des radiations gamma très pénétrantes. Elles peuvent parcourir dans l’air plus de 60 mètres, c’est ce qui a permis aux Américains d’établir une carte des retombées au moyen de sondes héliportées. Ces radiations traversent également les murs et les fenêtres des habitations et irradient les gens dans leur domicile.

Fin mai 2011, les débits de dose relevés par la CRIIRAD dans la ville de Fukushima, à 1 mètre du sol, en extérieur, étaient typiquement plus de 10 fois, voire plus de 20 fois supérieurs à la normale (supérieurs à 1 et 2 μSv/h). L’irradiation est encore mesurable dans les étages des bâtiments. Des mesures effectuées au 4e étage d’un immeuble ont montré un excès de radiation qui augmente lorsqu’on se rapproche des fenêtres (même fermées). A l’intérieur d’une maison individuelle du quartier Watari, la CRIIRAD a mesuré un débit de dose plus de 3 fois supérieur à la normale au contact du tatami dans la chambre des enfants (0,38 μSv/h) et 6 fois supérieur dans le salon à 1 mètre du sol (0,6 μSv/h). Devant la maison, on mesure, 2,2 μSv/h dans le jardin d’agrément et 2,9 μSv/h au niveau de la pelouse d’une école proche (mesures à 1 mètre du sol).

Cette irradiation ne diminuera que très lentement. Elle est due en effet principalement au césium 137 et au césium 134 dont les périodes physiques sont longues (30 ans et 2 ans respectivement). Cela
signifie que la radioactivité du césium 137 sera divisée par 2 dans 30 ans. On peut estimer que dans les douze mois à venir, la radioactivité du césium 134 ne sera abaissée que de 30 % et celle du césium 137 de 3%. La radiation ambiante ne sera réduite que de quelques dizaines de %.

Un premier bilan des investigations a été présenté lors de conférences de presse à Fukushima (30 mai) et Tokyo (31 mai et 1er juin 2011) et sont exposées dans un compte rendu disponible sur le site de la CRIIRAD
(en Anglais

Si rien n’est fait, les habitants de la ville de Fukushima pourraient subir dans les douze mois à venir une irradiation externe de plusieurs milliSieverts alors que la dose au-delà de laquelle le risque de cancer mortel est jugé inacceptable par la CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique) est de 1 milliSievert par an, ce qui correspond à 5 décès pour 100 000 personnes exposées.

Or les autorités japonaises ont fixé une limite de dose de 20 milliSieverts comme critère pour décider d’évacuer définitivement ou non les populations. Ceci correspond à un risque de cancer mortel à
terme 20 fois supérieur au risque acceptable. Ceci est d’autant plus grave que les habitants de Fukushima ont déjà été fortement exposés. Il faut également tenir compte des doses liées à la contamination interne que ces populations continuent à subir par ingestion de denrées contaminées
et des risques liés à l’inhalation de poussières à partir du sol contaminé.

Dans la ville de Fukushima, la CRIIRAD a mesuré par exemple dans la terre prélevée sous les balançoires de l’école primaire Moriai, une contamination en césium 137 + 134 de 370 000 Bq/kg. Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site
approprié.

Une population déjà très exposée aux radiations

La persistance de la contamination en iode 131 des sols prélevés par la CRIIRAD fin mai 2011 dans la ville de Fukushima permet d’évaluer les retombées initiales en iode 131 à des millions de Bq/m2.
L’iode 131 a une période physique de 8 jours, sa radioactivité était donc plus de 600 fois supérieure lors des retombées. Ceci témoigne de la forte contamination de l’air lors de l’arrivée des panaches contaminés en particulier le 15 mars 2011.

Il y avait également d’autres substances radioactives qui se sont largement désintégrées depuis comme le césium 136, le tellure 129, le tellure 132, l’iode 132, l’iode 133, etc.. ainsi que des gaz radioactifs comme le xénon 133 et le krypton 85 qui ne sont pas accumulés dans les sols.

Les habitants de cette ville ont donc déjà été soumis à une contamination interne très importante d’abord par inhalation d’air contaminé et surtout par ingestion de denrées contaminées du fait des dépôts de substances radioactives. Les autorités japonaises n’ont en effet édicté des restrictions de consommation sur la préfecture de Fukushima qu’à partir du 21 et 23 mars (selon les types d’aliments). Les populations ont donc consommé pendant plus d’une semaine des aliments très contaminés, sans aucune restriction ni information. Ils ont pu de ce fait recevoir des doses efficaces de plusieurs dizaines de milliSievert et les doses à la thyroïde dépassant le Sievert.

Pour mémoire, la contamination initiale des épinards par l’iode 131, à 100 km au sud de la centrale était telle qu’en consommant 200 grammes un jeune enfant pouvait dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert, à 40 kilomètres au nord-ouest, les végétaux étaient tellement
contaminés que cette limite annuelle pouvait être atteinte en consommant 5 grammes de végétaux.

Il est indispensable que les populations touchées obtiennent une évaluation fiable des doses déjà subies et il est impératif de tout faire pour limiter leur exposition à venir.

2 - Ampleur de la zone touchée par les retombées

Les retombées concernent un territoire très étendu, bien au-delà de la zone interdite de 20 km et bien au-delà de la préfecture de Fukushima. En fonction des conditions météorologiques, les masses d’air contaminé se sont déplacées sur des centaines de kilomètres et les précipitations (pluie et neige) ont entraîné les particules radioactives au sol. Les dépôts de césium 134 et 137 entraînent une contamination durable.

Ceci est confirmé par les prélèvements de sol et par les mesures de débit de dose réalisées2 par la CRIIRAD (à 1 mètre du sol), du 24 mai au 3 juin 2011. On mesure en effet :
0,47 μSv/h à Marumori (préfecture de Miyagi), à environ 60 km au nord de la centrale. Le niveau naturel calculé3 est de 0,1 μSv/h et les retombées4 en césium 137 et 134 de plus de 95 000 Bq/m2.
0,33 μSv/h près de Hitachi (préfecture d’Ibaraki) environ 88 kilomètres au sud de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,07 μSv/h et les retombées en césium de plus de 50 000 Bq/m2. L’iode 131 est encore détecté dans le prélèvement du 25 mai.
0,28 μSv/h à Ishioka (préfecture d’Ibaraki) à environ 160 km au sud sud-ouest de la centrale. Le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium de plus de 48 000 Bq/m2.

Il existe donc, tant au niveau des préfectures d’Ibaraki que de Miyagi, des secteurs sur lesquels le taux de radiation artificiel est plus de 4 fois supérieur au niveau naturel. Cela représente donc pour une personne qui passe 50 % de son temps en extérieur, une dose ajoutée sur les douze prochains mois susceptible de dépasser la dose maximale annuelle admissible de 1 milliSievert par an, sans tenir compte, ni de l’irradiation externe induite à l’intérieur des bâtiments, ni de la contamination interne
par ingestion de nourriture contaminée ou par inhalation des particules radioactives remises en suspension.

Ces résultats contredisent les informations relayées par l’Autorité de Sureté Nucléaire française qui écrit dans un communiqué du 28 juin 2011 : « A l’extérieur du site, la décroissance des débits de dose mesurés dans l’environnement continue. A Fukushima, le 7 juin, le débit de dose était 1,6 μSv (microSievert)/h. Les 45 autres préfectures présentent des débits de dose inférieurs à 0,1 μSv/h ».

Au niveau de la ville de Tokyo, l’exposition résiduelle par irradiation externe est susceptible de conduire à une exposition non négligeable. La CRIIRAD a mesuré par exemple 0,14 μSv/h début juin, dans le parc Wadabori-Koen, à Tokyo (à environ 235 km de la centrale). Dans ce parc, le niveau naturel calculé est de 0,06 μSv/h et les retombées en césium 134 et 137 de plus de 14 000 Bq/m2. Il faudrait disposer de données pour toute l’agglomération.

C’est pourquoi la CRIIRAD demande aux citoyens japonais d’exiger la publication de cartes détaillées des retombées et de la contamination résiduelle, à l’échelle de tout le pays, et avec une précision suffisante, c’est-à-dire correspondant à des retombées en césium à partir de 1 000 Bq/m2 et non pas de 300 000 Bq/m2 comme sur les cartes publiées le 6 mai 2011.


Pic record de radioactivité hier sur le réacteur 1 de Fukushima Daiichi

Scoop.it, lundi 4 juillet à 09 h 51.

D’après ce tableau la radioactivité aurait atteint des sommets le 3 juillet sur le réacteur n°1.

Les fuites d’eau sur le tuyau du système refroidissement ayant eu lieu près du réacteur 5, cela n’aurait donc aucun rapport (?).

Par contre, il a été constaté de nombreuses fumées sur plusieurs réacteurs dans la nuit du 2 au 3 juillet de 2h à 5h ... (de 2h à 3h sur http://youtu.be/j9WWQ1ZEiMo)


Au coeur de la centrale de Fukushima-Daiichi avec les sauveteurs français d’Areva

Les Echos, le lundi 4 juillet à 07 h 00.

Yann Rousseau, correspondant à Tokyo des Echos.

D’abord, il faut se déshabiller. Presque entièrement. Et le long rituel, qui précède chaque entrée dans la centrale de Fukushima-Daiichi, peut commencer. Une fois en sous-vêtements, les trois Français du groupe Areva et leur traducteur japonais revêtent une sorte d’étroit pyjama blanc. Ils enfilent ensuite une combinaison étanche Tyvek, qui doit empêcher les particules de poussière contaminées, flottant encore dans l’air du site, d’entrer en contact avec la peau et les sous-vêtements. Aux pieds, deux paires de chaussettes, des chaussures de chantier et deux surbottes d’un plastique transparent. Chaque épaisseur est soigneusement scotchée pour prévenir toute infiltration. Sur les mains, une autre superposition de gants en latex et de gants en coton.

Avant de refermer l’habit, de passer leur masque respiratoire et d’ajuster leur cagoule, tous vérifient que leurs dosimètres sont bien enclenchés. Si les combinaisons protègent de la contamination, elles ne peuvent rien contre l’irradiation. A leur arrivée, au Village J, un centre d’entraînement de football transformé depuis la catastrophe en base de transit des sauveteurs intervenant dans les réacteurs situés 20 kilomètres plus loin, Tepco leur a distribué un appareil de mesure « actif ». Il permet à l’électricien japonais de mesurer, chaque jour, avec précision, l’intensité des doses de radioactivité reçues par les centaines de personnes travaillant sur son site. Les Français portent également sur la poitrine, à la cheville et au poignet, quatre autres appareils d’Areva. « Nous sommes extrêmement vigilants », insiste Bruno Adhemar, le chef de projet, qui a encadré, depuis début mai, le lancement du système de décontamination des eaux radioactives conçus par son groupe et Veolia Water. « Nous sommes tous volontaires. Et nous ne voulons pas que la dose reçue en trois semaines ici à Fukushima n’entame trop le montant limite de 20.000 microsieverts s’appliquant aux travailleurs du nucléaire en France », détaille le cadre.

Pour le moment, les doses perçues sont « raisonnables ». « En moyenne, nous recevons entre 100 et 150 microsieverts par poste de huit heures », explique Sylvain Mouezan, le radioprotectionniste de l’équipe de nuit. Chaque groupe d’intervention d’Areva comprend un spécialiste de la radioactivité, un traducteur et deux ingénieurs qui vont, depuis une salle de contrôle improvisée sur une colline dans un conteneur adossé à un hangar, s’assurer sur leurs ordinateurs que la décontamination des eaux radioactives fonctionne bien et, éventuellement, expliquer au personnel de Tepco comment aller intervenir sur la petite usine, construite, elle, à 250 mètres du réacteur n° 4.

Eviter les zones les plus toxiques

A chaque passage sur le site, Sylvain Mouezan traque l’évolution de la dangerosité. Avec des prélèvements, il mesure l’éventuelle contamination en poussières toxiques et garantit à ses collègues qu’ils peuvent ôter leur combinaison et leur masque dans la salle de contrôle, où l’air a été nettoyé. La semaine dernière, il a testé quelques mouches récupérées dans un bâtiment de la centrale. « Elles n’étaient pas contaminées », assure le scientifique, qui scrute aussi la géographie de la radioactivité.

Ce soir, au Village J, le débit de dose est de seulement 0,7 microsievert par heure. Dans la salle de contrôle d’Areva, le taux monte à 15 microsieverts par heure. « Tout près des réacteurs, on peut atteindre 8.000 microsieverts par heure », estime l’expert. Si tout le site est irradiant, le danger auquel s’exposent les sauveteurs est proportionnel à la distance qui les sépare des zones les plus toxiques. « A 2 mètres de la source de radiation, vous recevez 4 fois moins de dose que si vous la touchez », détaille Bruno Adhemar. Pour limiter l’exposition, les hommes d’Areva évitent les zones les plus irradiantes.

Dans le grand hall d’entrée du Village J, tapissé de bannières blanc et bleu de l’équipe de football locale et de dessins d’enfants remerciant les sauveteurs pour « leur sacrifice », Tepco affiche chaque jour une carte très précise pointant en rouge les zones où les intervenants ne peuvent rester que quelques brèves minutes. « Si nous avions le sentiment de prendre des risques inconsidérés, nous ne serions pas là. J’ai trois enfants », tranche Sylvain Mouezan. « Bien sûr qu’il y a une appréhension naturelle. Mais on connaît ce milieu », complète Jean-Marie Raymond, le responsable du contrôle commandes. Ses camarades acquiescent.

Depuis la fin avril, Areva a enregistré les candidatures de plusieurs dizaines de volontaires sur ses sites de Marcoule, de la Hague ou encore du Tricastin. Au total, d’ici à la fin de la mission programmée dans les tout prochains jours, une trentaine de Français auront travaillé, par phases de trois semaines, à Fukushima-Daiichi. « C’était juste important d’être là », justifie Christophe Colson, le responsable d’essais. Lui est particulièrement attaché au Japon. Il a vécu deux ans à Rokkasho, l’usine de retraitement des combustibles usés construite au nord de l’Archipel en collaboration avec Areva.

« Et puis on ne connaîtra jamais cela en France. C’est l’expérience d’une vie », souffle Sylvain Mouezan, avant de s’installer dans la navette Tepco, qui pénètre 20 mètres plus loin dans le no man’s land entourant la centrale.


Le recyclage des eaux contaminées a commencé

AFP, le mardi 28 juin à 09 h 25.

Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) a commencé lundi 27 juin à recycler l’eau polluée traitée par une usine de décontamination dans les circuits de refroidissement des réacteurs. « A 16H20 (07H20 GMT), nous avons démarré un système de circulation d’eau (propre) » pour arroser les réacteurs, a déclaré un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco). Quelque 100.000 tonnes d’eau hautement radioactive se sont accumulées dans les bâtiments des réacteurs et des turbines de Fukushima Daiichi depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, car Tepco doit injecter environ 500 tonnes d’eau chaque jour pour empêcher le combustible nucléaire de chauffer.

Afin d’évacuer ces effluents et les réutiliser dans le système de refroidissement de la centrale, une usine de décontamination a été construite en un temps record avec des équipements du groupe nucléaire français Areva et de la société américaine Kurion. « Cela fonctionne comme un système de circulation d’eau qui refroidit les réacteurs », a expliqué le porte-parole de Tepco, en soulignant qu’il s’agissait d’une étape vers la stabilisation du combustible en-dessous de la température des 100 degrés Celsius.

La radioactivité peut être divisée par 1.000 à 10.000

L’usine est capable de décontaminer 50 tonnes d’eau par heure, soit 1.200 tonnes par jour, en divisant la radioactivité par un facteur de 1.000 à 10.000 fois. La présence de cette énorme quantité d’eau très contaminée empêche les ouvriers de pénétrer dans les installations et de procéder aux travaux nécessaires pour rétablir un circuit de refroidissement stable.

Pour l’instant, Tepco a mis en place un réseau provisoire de canalisations et de pompes reliées aux quatre réacteurs accidentés, sur les six que compte la centrale. Le recyclage du liquide décontaminé dans ce réseau va permettre de ne plus injecter d’eau supplémentaire et de faire ainsi baisser le niveau des effluents pollués dans les bâtiments. Selon l’opérateur, plus de 80% de l’eau utilisée lundi pour refroidir le combustible provenait de l’usine de décontamination.

Un système stable d’ici à janvier

Areva a précisé que depuis sa mise en route le 17 juin au soir, l’installation a réussi à traiter plus de 6.000 tonnes d’eau hautement polluée. « Il a fallu quelque temps avant de pouvoir traiter de façon stable l’eau des rejets. Ca a entraîné des retards dans l’utilisation du système de recyclage pour le refroidissement », a reconnu Goshi Hosono, conseiller du gouvernement en charge de la crise nucléaire. « En tablant sur des retards et des problèmes, nous voulions démarrer ce circuit de refroidissement d’ici la fin du mois. Je suis soulagé d’y être parvenu », a-t-il dit. Goshi Hosono a ajouté que Tepco travaillait toujours à la mise en place d’un système capable de refroidir de façon stable les réacteurs d’ici janvier. « Nous pensons que nous avons fait un pas de plus vers cet objectif », a-t-il estimé.


Manifestation à Fukushima contre l’atome

20 minutes, lundi 27 juin à 05 h 30.

Des parents vivant dans la ville de Fukushima, dans le nord-est du Japon, ont défilé dimanche 26 juin aux côtés de centaines de manifestants pour exiger que l’on préserve leurs enfants de la radioactivité, plus de trois mois après le tsunami dévastateur qui a provoqué le pire accident nucléaire depuis Tchernobyl. « Nous voulons que la vie reprenne, nous voulons vivre comme avant le séisme, quand nous étions des familles heureuses  », a déclaré Hiroko Sato, qui défilait sous une pluie battante avec ses neveux, âgés de 3 et 7 ans, sous des banderoles clamant « Non au nucléaire ! » et « Un Fukushima, ça suffit ! ».

Trois réacteurs ont partiellement fondu à la centrale de Fukushima Daiichi le 11 mars après un puissant séisme suivi d’un tsunami, dont les eaux ont envahi la centrale. La catastrophe nucléaire a obligé 80 000 habitants vivant près de la centrale à évacuer les lieux, tandis que les techniciens et ingénieurs s’activaient, malgré la radioactivité, pour refroidir les barres de combustible.


Témoignages et documents vidéo dont le récit de Michèle Rivasi, de retour du Japon : Le Post, dimanche 26 juin à 19 h 36.

Ainsi que ce témoignage étonnant d’un Français au Japon.


Interruption des travaux à l’usine des eaux radioactives de Fukushima

Radio Canada, samedi 18 juin 2011 à 22 h 41.

L’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, la compagnie Tepco, a dû interrompre samedi les opérations de décontamination d’eau en raison d’une hausse inattendue des radiations.

Avec cette usine de décontamination, l’entreprise devait traiter les 100 000 tonnes d’eau hautement radioactive qui se sont accumulées dans la centrale depuis le séisme et le tsunami du 11 mars dernier. Toutefois, les travaux ont été stoppés seulement cinq heures après sa mise en route vendredi 17 juin.

Selon les responsables, il appert que des pièces du système qui absorbent le césium radioactif doivent être remplacées beaucoup plus tôt que prévu. Les boues radioactives qui sont entrées dans le système de retraitement des eaux traitées sont plus radioactives que prévu.

Environ 100 000 tonnes d’eau hautement radioactive se sont accumulées dans les bâtiments des réacteurs et des turbines de cette centrale nucléaire depuis le séisme et le tsunami du 11 mars.

Tepco a réussi à faire cesser la fusion du combustible en arrosant les réacteurs jour et nuit avec de l’eau de mer, puis de l’eau douce. Cependant, elle doit encore injecter environ 500 tonnes d’eau chaque jour, dont une partie s’accumule dans les installations.

Le liquide qui sera décontaminé pourra être réutilisé dans les circuits de refroidissement une fois qu’ils seront rétablis. Pour l’instant, il n’est pas possible de savoir quand l’usine de décontamination recommencera à fonctionner.

Le 17 avril dernier, Tepco avait annoncé qu’il espérait réduire de façon importante les fuites radioactives de la centrale d’ici le mois de juillet. Il disait pouvoir parvenir à stabiliser la température des réacteurs sous les 100 degrés centigrades au plus tard en janvier prochain.

L’AIEA critique

Dans un rapport qui doit être publié lundi 20 juin lors d’une conférence sur la sécurité nucléaire, l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) est critique par rapport à la réaction du Japon après l’accident de Fukushima.

L’Agence considère que les autorités nipponnes n’ont pas mis en oeuvre la convention d’assistance prévue en cas d’accident nucléaire. Dans ce rapport dont l’AFP a obtenu copie, l’AIEA précise que Tokyo aurait dû y recourir.

Cette convention sur l’assistance en cas d’accident nucléaire régit la coopération entre États et avec l’AIEA pour organiser l’aide, la sécurité et la communication. Or, sur la base d’une visite d’experts au Japon le mois dernier, elle n’a jamais été mise en oeuvre. La même situation prévaut en ce qui concerne l’observation d’un principe recommandé par l’Agence qui veut que des mesures de sécurité à plusieurs niveaux contre les menaces extérieures soient implantées.

Des redémarrages

Le gouvernement japonais a annoncé samedi 18 juin que les centrales nucléaires qui avaient été arrêtées par précaution pourront recommencer à fonctionner. En ce moment, seulement 17 des 54 réacteurs nucléaires civils fonctionnent.

Banri Kaieda, le ministre de l’Industrie, s’est voulu rassurant en précisant que des mesures supplémentaires de sécurité ont été mises en oeuvre. Le Japon tire 30 % de son énergie de l’activité des centrales nucléaires.


Les enfants de la ville de Fukushima vont être équipés de dosimètres

Ouest France, mardi 14 juin à 11 h 05.

La ville de Fukushima (nord-est du Japon) a annoncé mardi 14 juin qu’elle allait équiper à l’automne 34.000 enfants de dosimètres (appareils servant à mesurer la radioactivité), afin de rassurer les familles inquiètes à cause de la centrale nucléaire accidentée, située à une soixantaine de kilomètres. La municipalité distribuera les équipements en septembre à tous les enfants âgés de 4 à 15 ans, qu’ils conserveront en permanence sur eux pendant trois mois, a indiqué un responsable du bureau chargé de l’éducation.

Fukushima est située à l’extérieur de la zone d’exclusion de 20 kilomètres de rayon décrétée par les autorités autour de la centrale Fukushima Daiichi (N° 1) construite au bord de l’océan Pacifique, mais de nombreux habitants sont inquiets des risques de radiations, a-t-il dit. « Nous avons procédé à des relevés à des endroits fixes, mais les parents et les citoyens se posent des questions sur l’exposition de chaque individu », a reconnu ce responsable. « Nous pensons que la distribution de dosimètres va contribuer à rassurer les familles si les mesures confirment que la santé des enfants n’est pas menacée. »

Il a souligné que le niveau de radioactivité dans la ville se situait en dessous de la limite officielle de risque pour la santé et indiqué que les dosimètres seraient vérifiés une fois par mois pour constater la quantité de radiations accumulées.

Depuis le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont gravement endommagé les réacteurs de la centrale de Fukushima, le Japon a relevé le niveau légal d’exposition pour la population, tous âges confondus, de 1 à 20 millisieverts par an, soit la norme adoptée par beaucoup de pays pour les personnes travaillant dans l’industrie nucléaire.

Le groupe écologiste et antinucléaire Greenpeace a appelé la semaine dernière le gouvernement nippon à ordonner l’évacuation des enfants et des femmes enceintes de la ville de Fukushima. Il affirme que les résidents reçoivent entre 10 et 20 millisieverts par an à travers l’atmosphère, sans compter les particules radioactives inhalées ou ingérées par la poussière, l’eau ou la nourriture.


L’usine de décontamination des eaux opérationnelle vendredi

AFP, mardi 14 juin à 11 h 03.

TOKYO - L’usine de décontamination des eaux radioactives construite à la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon) sera opérationnelle vendredi [17 juin], a annoncé la compagnie d’électricité qui gère du site.

La mise en exploitation devait initialement débuter le 15 juin, mais elle a dû être repoussée au 17 en raison de problèmes apparus lors des essais, a précisé mardi Tokyo Electric Power (Tepco).

Le groupe nucléaire français Areva et la société américaine Kurion ont été chargés de traiter les quelque 100.000 tonnes d’eau hautement radioactive accumulées dans les bâtiments des réacteurs et des turbines de Fukushima Daiichi (N°1) depuis le séisme et le tsunami du 11 mars.

Ces effluents empêchent les ouvriers de pénétrer dans les installations pour réactiver des circuits de refroidissement du combustible nucléaire, endommagés par une vague de 14 mètres de haut qui a déferlé sur la centrale.

Une première phase de test des différentes parties de l’usine est en cours avec de l’eau normale. L’essai de l’ensemble de la chaîne sera effectué à partir de demain (mercredi) avec de l’eau faiblement radioactive et se prolongera jusqu’à la mise en exploitation vendredi, a indiqué à l’AFP Maxime Michaut, un des représentants d’Areva au Japon.

L’usine de décontamination sera capable de traiter 50 tonnes d’effluents par heure, soit 1.200 tonnes par jour.

La compagnie Tepco, qui a réussi à stopper la fusion du combustible en arrosant les réacteurs jour et nuit avec de l’eau de mer, puis de l’eau douce, est aujourd’hui encore contrainte d’injecter environ 500 tonnes d’eau chaque jour, dont une partie s’accumule dans les installations.

Une fois traitée, la radioactivité de cette eau aura été divisée par un facteur de 1.000 à 10.000 fois, a précisé M. Michaut.

Tepco pourra ensuite réutiliser ce liquide dans les circuits de refroidissement une fois qu’ils seront rétablis.

La décontamination de l’eau devrait marquer une étape importante vers la stabilisation des réacteurs, que Tepco espère obtenir d’ici à janvier.


Catastrophe de Fukushima : Tepco au bord de la faillite

Le Figaro

La catastrophe nucléaire au Japon n’en finit pas de s’aggraver : le niveau de radioactivité a atteint un nouveau pic au sein de la centrale nucléaire de Fukushima, en arrêt depuis le séisme suivi du tsunami le 11 mars dernier. Ce qui a ravivé les perspectives moroses sur Tepco (Tokyo Electric Power), l’opérateur de cette centrale accidentée. L’action de la compagnie d’électricité a littéralement plongé ce lundi, le titre ayant perdu 27,6% de sa valeur à 207 yens par action, soit son plus bas niveau depuis l’entrée en Bourse du groupe en 1974. Depuis le déclenchement de la catastrophe, le titre accuse une chute de près de 90%. Toutefois, la Bourse de Tokyo, le Tokyo Stock Exchange, affirme que, pour l’heure, le retrait du titre Tepco de la cote n’est pas d’actualité.

Les déconvenues s’accumulent pour le groupe nippon : la note de la dette à long terme de Tepco a été reléguée il y a une semaine en catégorie spéculative par l’agence de notation financière Standard & Poor’s, rendant plus difficile la capacité de la firme à lever des fonds sur le marché obligataire. Le groupe est également confronté a des problèmes de gouvernance, le PDG, Masataka Shimizu, a été remplacé fin mai par son directeur général Toshio Nishizawa.

Radioactivité record à Fukushima

Au sein du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fukushima les relevés de la radioactivité indiquent un niveau jamais atteint depuis le début de la catastrophe nucléaire, trois mois plus tôt, selon l’agence d’information Kyodo qui se base sur des données provenant de Tepco. Le groupe espère toujours abaisser la température des réacteurs endommagés sous la barre des 100 degrés Celsius (cold shutdown) d’ici à janvier 2012, mais sa tâche est compliquée par la présence de quantités massives d’eau fortement radioactive sur le site.

L’agence affirme en outre que l’entreprise pourrait enregistrer une perte nette de 570 milliards de yens lors de l’année budgétaire d’avril 2011 à mars 2012 (4,9 milliards d’euros au cours actuel), sans compter les indemnisations dues aux victimes de l’accident nucléaire. Une situation d’autant plus fragile qu’au terme de l’exercice d’avril 2010 à mars 2011, Tepco a affiché un déficit net de 1.247,35 milliards de yens (10,9 milliards d’euros), le pire jamais enregistré par un groupe japonais non financier.

Dans le détail, l’agence indique que la facture d’hydrocarbures de Tepco pourrait grimper de 830 milliards de yens lors de l’année budgétaire en cours, à cause de l’augmentation de la production de ses centrales thermiques rendue nécessaire par l’arrêt d’une quinzaine de réacteurs. La compagnie pourrait ainsi se retrouver avec une trésorerie limitée à 100 milliards de yens en fin d’exercice en mars 2012, contre 2.100 milliards de yens en début d’année budgétaire.

Tepco a toutefois répondu que ces chiffres n’ont rien d’officiel et ajouté qu’elle n’envisageait pas de publier de prévisions financières pour l’année en cours dans l’immédiat.

Tepco serait sur le point de se restructurer

De son côté, le quotidien nippon Asahi rapporte que le président de la Bourse de Tokyo, Atsushi Saito, a déclaré que l’entreprise devrait passer par une phase de redressement judiciaire pour se relancer, à la manière de la compagnie aérienne Japan Airlines qui s’est mise sous le régime de protection de la faillite en 2010.

Ces informations ont en tout cas renforcé l’inquiétude des opérateurs quant à l’avenir de l’entreprise, d’autant qu’un plan de soutien dévoilé mi-mai par le gouvernement de centre-gauche pourrait être remis en cause en cas de démission du Premier ministre, Naoto Kan, impopulaire et fragilisé.


Nouvelles révélations sur les fuites à la centrale de Fukushima

Reuters, le jeudi 26 mai à 15 h56.

Tepco, l’exploitant du site endommagé par le séisme et le tsunami du 11 mars au Japon, a fait état jeudi 26 mai d’une fuite de 57 tonnes d’eau contaminée dont il n’avait encore jamais parlé.

Greenpeace a de son côté dénoncé la "réponse constamment inadaptée" du Japon à la catastrophe.

Dans une volte-face embarrassante, Tokyo Electric Power (Tepco) a modifié l’un des éléments clés de l’enquête menée par les pouvoirs publics sur les premières mesures prises à la centrale, dont les résultats ont été communiqués samedi 21 mai.

La compagnie indique désormais qu’une enceinte de stockage a laissé échapper 57 tonnes d’eau contaminée dans une tranchée et promet de surveiller la radioactivité des nappes phréatiques.

Début avril, 10.000 tonnes d’eau radioactive avaient déjà été déversées dans l’océan, ce qui a suscité une vive réaction des autorités chinoises et coréennes.

Greenpeace a dévoilé jeudi 26 mai les résultats des analyses effectuées sur des échantillons marins en provenance de la côte de Fukushima.

"Le taux de radioactivité constaté dans les algues, pourtant prélevées en dehors des eaux territoriales japonaises (à plus de 22 km des côtes), est 50 fois supérieur à la limite autorisée", dit l’organisation écologiste dans un communiqué.

"Ces résultats montrent que la contamination se propage sur de longues distances et que la radioactivité ne diminue pas par dilution ou dispersion comme le prétendent les autorités", ajoute-t-elle.

"Le gouvernement a fait une grave erreur en supposant que l’absence de données signifiait qu’il n’y avait pas de problème. Le Japon doit maintenant prendre ses responsabilités et mettre en place un programme de surveillance global et continu de l’environnement marin et rendre l’information accessible à tous", indique encore Greenpeace.
Par Reuters


Des barres de combustible ont fusionné dans deux réacteurs

Reuters, mardi 24 mai à 08 h 36.

Tepco, l’exploitant de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daiichi, a confirmé mardi 24 mai la fusion de barres de combustible dans les réacteurs numéro 2 et numéro 3 de la centrale endommagée par les puissants séisme et tsunami du 11 mars.

Début mai, Tokyo Electric Power avait fait savoir que du combustible avait fondu dans le réacteur numéro 1. Le gouvernement nippon et les experts avaient laissé entendre que des fusions avaient pu se produire dans trois des six réacteurs de la centrale mais Tepco n’avait jusqu’à présent jamais confirmé l’information.

Lors d’une conférence de presse, des responsables de l’exploitant ont reconnu qu’il y avait également eu des fusions dans deux autres réacteurs. La fusion s’est produite trois jours après le séisme dans le réacteur numéro 2 et le 13 mars pour le numéro 3, ont-ils indiqué. Une grande part du combustible a probablement fondu et est sans doute tombé au fond la cuve sous pression, ont-ils ajouté.

Tepco a récupéré progressivement des informations sur la centrale et a pris le temps d’analyser les données avant de tirer des conclusions, a dit un responsable de l’exploitant. « Dans les premiers temps de la crise, Tepco peut avoir cherché à éviter la panique. Maintenant les gens sont habitués à la situation - rien n’est résolu mais les affaires courantes ont repris dans des endroits comme Tokyo », note Koichi Nakano, professeur de sciences politiques à l’Université de Sophia.

Les techniciens peinent à endiguer les fuites radioactives et à remettre la situation sous contrôle plus de deux mois après la catastrophe qui a dévasté le nord-est du pays et a fait plonger le pays dans la récession.


L’ONU lance une étude sur l’accident de Fukushima et la sûreté nucléaire

Xinhua, samedi 21 mai à 13 h 32.

A l’occasion du lancement vendredi 20 mai d’une étude multidisciplinaire de l’ONU sur les implications de l’accident à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a de nouveau souligné que la communauté internationale devait repenser la coordination globale en matière de sûreté et de sécurité nucléaire.

« Alors que le monde commémore le 25e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le temps est venue de repenser les enjeux de l’énergie et de la sûreté nucléaire. Tout en reconnaissant que chaque Etat a le droit de définir sa politique nationale en matière d’énergie, notre objectif commun est de renforcer nos accords sur de nombreux problèmes relatifs au développement de l’énergie nucléaire et sa sécurité qui dépassent les frontières nationales », a souligné le porte-parole de Ban Ki- moon dans un communiqué.

L’étude sera préparée pour la rencontre de haut niveau sur la sûreté et la sécurité nucléaire qui se tiendra le 22 septembre prochain pendant la 66e Session de l’Assemblée générale de l’ONU.

La rencontre réunira notamment le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukio Amano, le secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Tibor Toth, le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Magareta Wahlström, ainsi que des experts du Programmes des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’étude de l’ONU doit couvrir différents secteurs, y compris « l’environnement, la santé, la sécurité alimentaire, le développement durable en relation avec la sûreté nucléaire » et « l’amélioration de la préparation aux risques de catastrophes ».

« En effectuant cette étude, mon intention est de mettre en lumière le besoin de renforcer la capacité des organisations internationales pertinentes, spécifiquement l’AIEA, en reconnaissant leur rôle central », a poursuivi le chef de l’ONU.

Le chef de l’ONU a indiqué que ce rapport multidisciplinaire constitue une opportunité unique pour le système des Nations Unies de collaborer sur des enjeux urgents. « La sécurité nucléaire constitue un bien public global, qui sert les intérêts de la population mondiale toute entière », a-t-il conclu.


La contamination en césium dans la préfecture de Fukushima donnerait le droit à la migration en Biélorussie

ACRO, communiqué de presse, vendredi 20 mai à 16 h 21.

L’ACRO (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’ouest) a mis en ligne sur son site Internet de nouveaux résultats d’analyse sur des échantillons en provenance du Japon. Les niveaux de pollution détectés dans l’environnement terrestre et marin de la centrale accidentée sont alarmants.

Dans la préfecture de Fukushima, les niveaux sont comparables à ceux que l’on trouve autour de Tchernobyl : la contamination en césium 137 relevée donnerait le droit à la migration en Biélorussie. Cette pollution s’étend bien au-delà de cette préfecture : les niveaux détectés dans le sud de la préfecture voisine de Miyagi (ayant Sendai comme capitale) sont aussi très élevés. Les retombées de Fukushima sont détectables à des niveaux significatifs jusqu’à Kanagawa, située à environ 270 km de la centrale. Il n’est pas étonnant que le thé soit contaminé sur place.

L’eau de mer prélevée à une quarantaine de kilomètres de la centrale présente aussi une contamination anormale en césium 137, 134 et iode 131. La vie marine sur place, qui a tendance à concentrer ces pollutions, doit être fortement contaminée.

Ces résultats nous incitent à poursuivre notre surveillance : des échantillons du Japon continuent à arriver régulièrement à l’ACRO. Il est aussi important qu’un laboratoire équivalent au nôtre puisse être créé sur place.

http://acro.eu.org.


Tepco annonce une perte historique de 11 milliards d’euros

AFP, vendredi 20 mai à 10 h 52.

La compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a fait état vendredi 20 mai d’une perte nette record de 11 milliards d’euros pour l’année budgétaire bouclée en mars, et va remplacer son patron, à cause du très grave accident nucléaire de Fukushima.

Au terme de l’exercice d’avril 2010 à mars 2011, Tepco a affiché un déficit net de 1.247,35 milliards de yens (10,9 milliards d’euros), le pire jamais enregistré par un groupe non financier japonais.

Tepco a notamment été forcé de prendre en compte de massives dépréciations d’actifs résultant de l’arrêt brutal et définitif d’au moins quatre des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), mise à mal par le terrible séisme et le tsunami géant du 11 mars.

Avant l’accident, Tepco espérait terminer l’année budgétaire passée en dégageant un bénéfice net de 110 milliards de yens (près d’un milliard d’euros), une hypothèse ruinée le 11 mars par la catastrophe naturelle qui a dévasté le nord-est du Japon et provoqué le plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl il y a 25 ans en Ukraine.

Le groupe, qui va bénéficier d’un soutien de l’Etat pour indemniser les victimes de ce désastre, est incapable de faire des prévisions financières pour les mois à venir, la situation dans la centrale étant impossible à stabiliser avant au moins six mois.

Par ailleurs, Tepco a annoncé que son actuel patron, Masataka Shimizu, allait quitter son poste et être remplacé par Toshio Nishizawa, une décision qui doit être confirmée lors de l’assemblée générale des actionnaires prévue fin juin.


Tepco maintient le délai de sortie de crise malgré des dégâts pires que prévu

AFP, mardi 17 mai à 17 h 00.

JAPON - L’opérateur de la centrale a reconnu mardi que le coeur de trois réacteurs avait fondu...

Rien ne les fera changer de feuille de route. La compagnie d’électricité Tepco, opérateur de la centrale nucléaire accidentée japonaise de Fukushima, a affirmé mardi 17 mai que son calendrier de sortie de crise serait respecté, malgré des dégâts pires que prévu occasionnés par le séisme et le tsunami du 11 mars. Tokyo Electric Power continue de tabler sur la réduction des fuites radioactives d’ici à juillet et sur une stabilisation de la température des réacteurs, d’ici à janvier prochain. « En dépit de la fusion du combustible, nos objectifs ne changent pas », a assuré le directeur général adjoint de Tepco, Sakae Muto, lors d’une conférence de presse. « Concernant le calendrier de réalisation de ces objectifs, il comprend plusieurs éléments d’incertitude et de risques, mais il n’y a aucun changement dans les buts annoncés précédemment », a renchéri l’entreprise selon un communiqué.

L’opérateur s’est rendu compte récemment, grâce à de nouvelles mesures, que le combustible nucléaire des réacteurs 1, 2 et 3 avait vraisemblablement fondu, faute d’avoir été immergé durant plusieurs heures après la catastrophe du 11 mars qui a anéanti les systèmes de refroidissement.

Le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon, ont déclenché le pire accident nucléaire depuis Tchernobyl il y a 25 ans. Le combustible du réacteur 1 serait tombé au fond de la cuve sous pression, selon les dernières données analysées par Tepco.

Un dispositif de décontamination mis en place avec Areva

Ces nouveaux éléments compliquent la tâche des techniciens mais Tepco juge que cela ne retardera pas les opérations, bien que des ajustements soient nécessaires. Tepco vise trois objectifs principaux : maintenir durablement la température des réacteurs et des piscines de désactivation à basse température ; contrôler les rejets radioactifs ; faire en sorte que les personnes évacuées des environs de la centrale puissent regagner leur domicile le plus tôt possible.

Dans ce cadre, selon Tepco, les travaux de mise en place avec le groupe français Areva d’un dispositif de décontamination de l’eau radioactive se poursuivent comme prévu. Ce système, reposant sur des technologies chimiques d’Areva, doit être lancé dans les prochaines semaines pour traiter les eaux usées qui proviennent des arrosages d’urgence des réacteurs et ont inondé les bâtiments de la centrale, rendant les interventions difficiles. Une équipe d’experts de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) doit effectuer à la fin du mois une mission au Japon pour analyser l’état de la centrale, responsable également de dégâts environnementaux.

80.000 personnes évacuées

Plus de 80.000 personnes ont été évacuées d’une zone interdite d’accès dans un rayon de 20 km autour du site (situé à quelque 220 km au nord-est de Tokyo), et de plusieurs autres localités. La crise incite le Japon à revoir sa politique énergétique nationale, les projets antérieurs prévoyant d’élever à plus de 50% (contre moins de 30% aujourd’hui) la part de l’électricité d’origine nucléaire dans le total consommé d’ici à 2030. « L’énergie nucléaire a été une politique promue par un pays disposant de peu de ressources naturelles », a rappelé le ministre de l’Industrie, Banri Kaieda, en soulignant que les personnes actuellement chassées de chez elles à cause de l’accident de la centrale sont in fine « les victimes de la politique nationale ».

Tepco et le gouvernement doivent décider d’un plan d’indemnisation des particuliers et entreprises lésées dont le montant pourrait se situer entre 4.000 et 10.000 milliards de yens (35 à 87 milliards d’euros), en fonction de la durée de la crise.


L’État japonais dévoile son plan pour sauver Tepco

Le Figaro, vendredi 13 mai à 12 h 59.

L’État japonais y songeait et il l’a fait. L’opérateur de la centrale de Fukushima Tepco passe sous son contrôle. Le gouvernement nippon a en effet dévoilé vendredi les détails d’un plan de sauvetage financier afin de l’aider à indemniser les victimes de l’accident nucléaire qui a frappé le Japon le 11 mars dernier. « Le but de ce plan n’est pas de renflouer Tepco, a souligné ce vendredi le ministre japonais de l’Economie, mais de faire en sorte que les victimes soient dédommagées correctement ». L’opérateur sera placé sous la surveillance d’une commission indépendante qui renforcera de fait l’influence du gouvernement sur la conduite de ses affaires. Le projet gouvernemental, vivement débattu au sein de l’équipe du Premier ministre de centre-gauche, Naoto Kan, doit encore être voté par le Parlement.

Entre 26 et 43 milliards d’euros d’indemnités pour les victimes

Ce plan prévoit notamment la création d’une structure financée à la fois par des fonds de l’Etat et des contributions des différentes compagnies d’électricité privées du Japon. Cette entité va aider Tepco via des octrois d’obligations (5.000 milliards de yens selon la presse japonaise) convertibles en numéraire, à indemniser les quelque 85.000 victimes de la catastrophe nucléaire. Les médias japonais estiment que l’opérateur devrait avoir à débourser de 3.000 à 5.000 milliards de yens au total (de 26 à 43 milliards d’euros). Tepco devrait par ailleurs rembourser annuellement entre 100 et 200 milliards de yens à cette structure (de 870 millions à 1,74 milliard d’euros), selon l’agence de presse japonaise Jiji.

Le gouvernement a même demandé aux banques qui ont accordé un prêt de 1.400 milliards de yens (11,7 milliards d’euros) à Tepco de renoncer à une partie de leurs créances vis-à-vis de l’opérateur. « L’opinion ne comprendrait pas que des fonds publics soient injectés dans Tepco si les banques ne renonçaient pas, de leur côté à une partie de leurs créances vis-à-vis de l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima », affirme le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano.

Tepco devra céder des actifs financiers et des propriétés

Soucieux de ne pas donner l’impression de donner un chèque en blanc à l’entreprise décriée pour sa responsabilité dans l’accident nucléaire, le gouvernement a également exigé de Tepco qu’elle se soumette à un certain nombre de conditions. La compagnie devra notamment céder des actifs financiers et des propriétés afin de concentrer ses ressources sur la production et la distribution d’électricité. En outre, les huit plus hauts dirigeants de l’entreprise vont également renoncer à toute rémunération et le personnel, des cadres aux simples employés, vont aussi subir des réductions de salaire conséquente.

En plus du montant faramineux des indemnisations, Tepco va devoir payer une facture supplémentaire d’hydrocarbures pour augmenter la production dans ses centrales thermiques, onze de ses réacteurs nucléaires ayant été arrêtés depuis la catastrophe, en comptant ceux de la centrale accidentée. Le PDG du groupe estime que ces importations supplémentaires de gaz, pétrole et charbon devraient lui coûter 1.000 milliards de yens (8,7 milliards d’euros) de plus lors de l’année budgétaire d’avril 2011 à mars 2012.

Les valeurs bancaires chutent à la Bourse de Tokyo

Conséquence de cette annonce, les valeurs bancaires ont fortement chuté en Bourse ce vendredi : Sumitomo Mitsui Financial Group cède à la clôture de la Bourse de Tokyo 3,80% à 2452 yens , Mizuho Financial Group, 2,98% à 130 yens et Mitsubishi UFJ Financial Group de 2,79% à 383 yens. En raison de l’effondrement de la capitalisation boursière de Tepco qui a perdu en Bourse plus de 80% entre le 10 mars et le 7 avril derniers, Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG) pourrait annoncer une perte d’environ 80 milliards de yens (696 millions d’euros), Mizuho Financial Group, 50 milliards de yens (435 millions d’euros), et Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), 30 milliards de yens (261 millions d’euros).


Tepco a besoin de 8,7 milliards d’euros

Atlantico, mercredi 11 mai.

Après la catastrophe de Fukushima, il y a deux mois, la société TEPCO peine à joindre les deux bouts. L’entreprise a besoin de fonds pour continuer son activité, acheter l’énergie qui n’est plus produite par la centrale de Fukushima Daiichi et indemniser les victimes.

Depuis le 11 mars dernier, la société a perdu 80% de sa valeur en bourse et n’est donc pas en mesure d’emprunter aux organismes financiers traditionnels. C’est la raison pour laquelle Masataka Shimizu, le PDG de Tepco se tourne vers le gouvernement nippon, seul capable de soutenir l’entreprise à hauteur de ses besoins qui s’élèvent à « 1000 milliards de yens (8,7 milliards d’euros) de plus pour cette année budgétaire ».

Tepco a déjà procédé à certaines restructurations salariales : moins 25 % sur les salaires des cadres et moins 20 % sur ceux des employés. Par ailleurs, le PDG, Masataka Shimizu a évoqué la cession d’actifs financiers et de propriétés, ainsi qu’un tri dans les activités.

En plus de ces efforts, huit dirigeants de TEPCO dont le PDG ont renoncé à leurs salaires. C’est aussi le cas du premier Ministre, Naoto Kan, qui ne touchera pas, jusqu’à la fin de la crise, ses 1,6 million de yens mensuels (14 000 euros) pour son poste. Mais il ne sera pas dans le besoin puisqu’il touchera quand même sa paye de député d’un montant de 800 000 yens soit 7 000 euros.


Crise de Fukushima : le Premier ministre japonais renonce à son salaire

AFP, mardi 10 mai à 10 h 00.

TOKYO — Le Premier ministre japonais et le PDG de la compagnie d’électricité Tepco ont annoncé chacun mardi qu’ils renonçaient à leur salaire, afin d’assumer leur responsabilité dans l’accident nucléaire de Fukushima, un drame pour les populations locales.

"Le gouvernement a une grande responsabilité dans cette crise, à l’instar de Tokyo Electric Power (Tepco)", la compagnie électrique chargée de la centrale de Fukushima, a justifié le chef du gouvernement, Naoto Kan.

Il va donc renoncer aux 1,6 million de yens mensuels (14.000 euros) qu’il touche en tant que Premier ministre mais conservera les 800.000 yens (7.000 euros) perçus en qualité de député.

Provoqué par le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars, l’accident de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (Fukushima N°1, nord-est), le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a entraîné des fuites radioactives et l’évacuation de 85.000 habitants des environs du site.

La compagnie espère ramener les réacteurs de la centrale à l’état d’"arrêt à froid" d’ici à janvier 2012, à condition que des systèmes de refroidissement stables puissent être installés relativement rapidement.

M. Kan a indiqué préparer la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et transparente sur cet accident qui a, selon le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, révélé "des lacunes importantes" dans les systèmes mondiaux de sécurité nucléaire.

Le PDG de Tepco et ses sept autres principaux dirigeants ont annoncé également dans la journée l’abandon total de leur rétribution. Ils avaient prévu jusque-là de renoncer à la moitié de leurs émoluments, mais ont accepté de sacrifier la part restante, vu l’agacement des autorités.

En proie à des difficultés financières, la compagnie a officiellement sollicité l’aide de l’Etat.

"Nous sommes en train de prendre des mesures pour garantir un approvisionnement suffisant en électricité", a assuré le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, dans une lettre adressée au ministre de l’Economie, Banri Kaieda.

Aux abois, l’entreprise a du mal à obtenir de l’argent de la part des organismes financiers et doit rembourser des emprunts. Du fait de l’arrêt des réacteurs nucléaires de Fukushima, elle doit en outre acheter davantage d’hydrocarbures pour augmenter la production de ses centrales thermiques.

Dans la région de la centrale accidentée, des habitants sont passés chez eux pour la première fois depuis leur départ précipité, enfilant des combinaisons de protection pour récupérer des affaires personnelles.

Ces personnes, qui vivaient auparavant dans le village de Kawauchi, au sud-ouest de Fukushima Daiichi, avaient été sommées d’évacuer leur logement peu après l’accident du 11 mars. Un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale a été décrété depuis zone d’exclusion, et ces réfugiés n’ont pu y pénétrer qu’à titre exceptionnel pendant deux heures.

"Je rêve du jour où je pourrai regagner la maison et mettre des aliments frais au réfrigérateur", a confié une des villageoises de retour de la zone contaminée.

"Nous faisons tout pour que la population retrouve le plus vite possible une vie normale", a promis le chef du gouvernement.

Ce dernier estime qu’à l’aune de l’accident de Fukushima, le Japon doit repenser sa politique énergétique de fond en comble.

Le Japon doit "utiliser davantage les énergies renouvelables" et continuer "de promouvoir un usage plus modéré de l’électricité", a-t-il insisté.


Une centrale nucléaire japonaise suspend ses activités

Radio Canada, lundi 9 mai a 06 h 45.

L’exploitant d’une centrale nucléaire au centre du Japon a annoncé l’arrêt temporaire de ses réacteurs, à la demande du gouvernement.

La centrale d’Hamaoka est située à 200 kilomètres au sud-ouest de Tokyo, au bord du Pacifique, dans une zone où les experts estiment à 87 % les chances qui survienne un séisme d’au moins 8.0 de magnitude d’ici trente ans.

Le gouvernement estime que la centrale pourra être remise en marche lorsque le mur anti-tsunami aura été construit et que plusieurs mesures sécuritaires supplémentaires auront été mises en place.

Environ 80 000 personnes vivent dans un rayon de 10 kilomètres de la centrale de Hamaoka.

La demande du gouvernement s’inscrit dans une vaste campagne de réévaluation de la vulnérabilité des 54 réacteurs du pays.

Le 11 mars dernier, un séisme de magnitude 9 et un tsunami ont fortement endommagé la centrale de Fukushima-Daiichi, entraînant la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl en 1986.


Manifestation anti-nucléaire à Tokyo

Associated Press, samedi 7 mai a 04 h 50.

TOKYO — Plusieurs milliers de personnes ont participé samedi 7 mai dans un quartier de Tokyo à une manifestation anti-nucléaire, plus d’un mois après le séisme et le tsunami dévastateur du 11 mars qui ont endommagé la centrale de Fukushima dans le nord du Japon.

"Pas de centrales nucleaires !", scandaient les manifestants lors de ce défilé organisé dans le quartier commerçant de Shibuya.

Les fuites radioactives, liées aux dommages subis par la centrale de Fukushima Dai-ichi, ont contraint quelque 80.000 personnes vivant dans un rayon de 20 kilomètres autour de l’installation à quitter leurs maisons.

Il s’agit du plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986. Des responsables ont reconnu l’insuffisance des mesures de sécurité prévues dans les centrales nucléaires nippones en cas de tsunami.

Un réexamen des procédures de sécurité dans les 54 réacteurs que compte le Japon est actuellement effectué par les autorités.

Vendredi, le Premier ministre Naoto Kan a annoncé avoir demandé à la compagnie Chubu Electric Power de suspendre l’activité de trois réacteurs dans la centrale côtière de Hamaoka, dans la préfecture de Shizuoka, dans l’attente d’un renforcement des mesures de sécurité en cas de séisme et de tsunami.

La décision d’arrêter les réacteurs a été reportée par les dirigeants de la compagnie samedi après-midi. Une nouvelle réunion doit avoir lieu après ce week-end, a précisé un responsable de Chubu Electric Power, Mikio Inomata.

La mise à l’arrêt des réacteurs risque d’aggraver les pénuries d’électricité prévues cet été.

La centrale de Hamaoka, située à environ 200km à l’ouest de Tokyo dans une région où un séisme de très forte magnitude est redouté dans les prochaines décennies, est une source d’inquiétude majeure depuis des années. Elle fournit de l’électricité à environ 16 millions de personnes vivant dans le centre du Japon.

Le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami du 11 mars ont fait plus de 25.000 morts ou disparus sur la côte nord-est du Japon. AP


Les ouvriers de Fukushima dans le coeur du réacteur numéro 1

La Tribune.fr, jeudi 5 mai a 12 h 16.

Pour la première fois depuis les accidents en chaîne survenus dans la centrale nucléaire de Fukushima au Japon après le séisme et le tsunami du 11 mars, des ouvriers ont pénétré dans le bâtiment de l’un des réacteurs endommagés.

Un peu moins de deux mois après le tsunami qui a ravagé le Japon et gravement accidenté la centrale nucléaire de Fukushima, les opérations se poursuivent pour tenter de rétablir les circuits de refroidissement des quatre réacteurs endommagés et contenir les fuites radioactives. Ce jeudi, il est question d’une nouvelle étape de taille avec l’installation d’un système de ventilation destiné à réduire le seuil de radioactivité. Pour cela, deux ouvriers qui travaillent sans cesse sur le site depuis le début de la catastrophe ont dû pénétrer à l’intérieur du bâtiment du réacteur numéro 1.

"C’est la première fois que nos employés pénètrent dans le bâtiment du réacteur depuis l’explosion", a insisté Satoshi Watanabe, porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco).

L’opérateur a précisé que douze ouvriers au total seront envoyés et se relaieront. Le porte parole a expliqué que les travailleurs seront envoyés par petits groupes pas plus de 10 minutes afin de limiter la durée d’exposition aux radiations.

Tepco estime que neuf mois maximum seront nécessaires pour refroidir les réacteurs.

Une courte video montrant l’intérieur du bâtiment du réacteur


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