Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefAnimaux

La France rechigne à protéger les dauphins

Dans le golfe de Gascogne, en mars 2019.

La France rechigne à protéger les dauphins, malgré les remontrances répétées de l’Europe. Vendredi 15 juillet, la Commission européenne a de nouveau demandé à la France « d’empêcher les prises accessoires de dauphins communs et d’autres espèces protégées ». Elle l’a pressée d’agir dans un délai de deux mois, faute de quoi « elle pourrait saisir la Cour de justice de l’Union européenne ». La Commission avait déjà envoyé des lettres de mise en demeure à la France et à l’Espagne en juillet 2020 mais, « depuis lors, ces deux pays n’ont pas pris les mesures nécessaires pour remédier à ces lacunes ».

En réponse, la France a promis « un plan d’action » contre les captures accidentelles de dauphins dans les filets « dès l’hiver prochain »mais en demandant un mois de délai supplémentaire, le temps de consulter professionnels et acteurs « engagés pour la préservation de la pêche et de notre biodiversité marine ».

L’Hexagone « déploie depuis 2017 un plan d’action concret pour réduire significativement et sur le long terme les captures de dauphins dans le golfe de Gascogne », a assuré le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, mercredi 20 juillet dans un communiqué. Ce plan passe notamment par le « renforcement des embarquements d’observateurs sur les navires de pêche, (...) l’équipement des navires en caméras et (le) survol aérien », « l’équipement obligatoire en pingers (dispositifs de répulsion acoustique) des chalutiers concernés pour éloigner les cétacés » ou encore « l’obligation des pêcheurs de déclarer les captures ».

Les ONG réclament l’interdiction du chalut et des filets

Les ONG alertent depuis des années sur l’hécatombe de dauphins causée par la pêche française. Selon l’observatoire des mammifères et oiseaux marins Pelagis, ces échouages ne sont pas compatibles avec le maintien de la population de cétacés dans le golfe de Gascogne. L’ONG Sea Shepherd réclame des « caméras obligatoires sur tous les navires de pêche européens », tandis que la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) appelle à « réformer au plus vite les méthodes de pêche responsables des morts de dauphins pendant l’hiver ».

Le 6 décembre 2021, Sea Shepherd et France Nature Environnement (FNE) formaient devant le Conseil d’État des recours contre le gouvernement, accusant ce dernier de ne pas prendre les mesures nécessaires pour préserver les dauphins. Elles réclamaient notamment l’interdiction du chalut et des filets. Le 16 février 2021, France Nature Environnement avait déjà saisi les magistrats de la place du Palais Royal, sur le même sujet. Deux semaines plus tôt plus tôt, Sea Shepherd déposait des carcasses de cétacés devant l’Assemblée nationale pour protester contre l’inaction de l’État.

1 300 dauphins communs ont été retrouvés morts en 2020 entre la Bretagne et les Pyrénées-Atlantiques, 269 de plus qu’en 2019. En janvier 2021, année particulièrement mortelle, plus de 400 de ces cétacés s’étaient échoués sur le littoral.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende