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Les pangolins sont porteurs de coronavirus liés au SRAS-CoV-2, indique une étude scientifique

  • Actualisation Dimanche 24 janvier 2021 : Il a été établi durant l’année écoulée que le pangolin n’est pas l’hôte intermédiaire sur Sars-Cov-2 entre des espèces de chauves-souris et les humains. Lire à ce propos notre enquête du 8 janvier 2021 et l’interview d’Etienne Decroly, chercheur au CNRS : « Le coronavirus du pangolin est en réalité très différent du Sars-CoV-2 si on regarde l’ensemble du génome », résume M. Decroly.

  • Article publié le 26 mars 2020 :

Le journal Nature publie une étude ce jeudi 26 mars sur le lien entre les pangolins et les coronavirus. Voici sa présentation :

Les coronavirus détectés dans un petit nombre de pangolins qui ont été introduits clandestinement en Chine sont étroitement liés au coronavirus SRAS-CoV-2, rapporte un article publié aujourd’hui dans Nature. Virologie : Les pangolins sont porteurs de coronavirus liés au SRAS-CoV-2. Le degré de similarité n’est pas suffisant pour suggérer que les pangolins sont les hôtes intermédiaires directement impliqués dans l’actuelle épidémie de SRAS-CoV-2. Toutefois, les résultats suggèrent que les pangolins sont un deuxième hôte mammifère des coronavirus et que leur vente sur les marchés d’animaux sauvages devrait être strictement interdite afin de minimiser le risque de transmission future du virus aux humains.

Bien que les preuves suggèrent que les chauves-souris pourraient être le réservoir probable du SRAS-CoV-2, l’identité des animaux hôtes intermédiaires qui auraient pu faciliter le transfert de ce virus à l’homme reste inconnue. Un marché de fruits de mer lié aux premiers cas de la récente épidémie de maladie respiratoire a été démantelé peu après le début de l’épidémie, ce qui a entravé la recherche de l’espèce animale qui est la source du coronavirus. Un hôte possible est le pangolin, qui est le mammifère le plus souvent victime de trafics illégaux et qui est utilisé à la fois comme aliment et dans la médecine traditionnelle.

Yi Guan et ses collègues ont analysé des échantillons prélevés sur 18 pangolins malais qui ont été obtenus lors d’opérations de lutte contre la contrebande dans le sud de la Chine entre août 2017 et janvier 2018. Ils ont détecté des coronavirus liés au SRAS-CoV-2 chez 5 de ces animaux. Ils ont également détecté des coronavirus similaires chez 3 des 12 animaux supplémentaires saisis dans une deuxième province en 2018 et chez un animal supplémentaire provenant d’une troisième province et sur lequel un échantillon a été prélevé en 2019.

Les virus isolés à partir de ces échantillons présentent une similitude de séquence d’environ 85-92 % avec le CoV-2 du SRAS, et un virus présente une forte similitude dans la séquence du domaine de liaison au récepteur - une région qui code le "pic" du virus qui facilite l’entrée dans les cellules hôtes. Cependant, tous les coronavirus pangoliniques identifiés à ce jour ne présentent pas une altération spécifique de leurs séquences comme celle observée dans le CoV-2 du SRAS humain, ce qui rend incertain leur rôle dans la transmission du nouveau coronavirus à l’homme.

Les pangolins sont les seuls mammifères autres que les chauves-souris signalés à ce jour qui ont été infectés par un coronavirus apparenté au CoV-2 du SRAS. Ces découvertes mettent en évidence un rôle potentiellement important des pangolins dans l’écologie des coronavirus, mais n’impliquent pas directement les pangolins dans la transmission du CoV-2 du SRAS à l’homme. Les auteurs proposent que la manipulation de ces animaux nécessite de la prudence et suggèrent qu’une surveillance plus poussée des pangolins est nécessaire pour comprendre leur rôle dans l’émergence de coronavirus ayant le potentiel d’infecter les humains.

  • Source : Courriel de Nature

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