Macron et les chefs de partis : pas un mot sur l’écologie

Emmanuel Macron le 29 mai 2023. Photo d'illustration. - Capture d'écran Twitter/Élysée
Emmanuel Macron le 29 mai 2023. Photo d'illustration. - Capture d'écran Twitter/Élysée
La question écologique est encore passée à la trappe, lors du sommet organisé par Emmanuel Macron. Le président de la République a réuni le 30 août tous les chefs de partis politiques représentés au Parlement, et les a reçus à la maison d’éducation de la Légion d’honneur, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Les échanges, qui se sont déroulés à l’abri des regards — ni la presse ni les conseillers n’étaient conviés, et les invités n’avaient pas le droit de garder leur téléphone — ont duré plus de douze heures, s’achevant vers 3 heures du matin le 31 août. Mais aucun enjeu écologique n’y a été abordé, affirme Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV).
« On est venus, on a vu, on a été déçus, a-t-elle réagi devant les caméras à la sortie de la réunion. Le vivant s’effondre. La planète devient progressivement inhabitable. Et ces douze heures de discussion m’ont paru en décalage total avec l’urgence environnementale et sociale. »
Emmanuel Macron a axé la discussion sur la situation internationale, les institutions et la « cohésion de la nation » — une façon d’aborder la question des révoltes urbaines, qui ont fait suite à la mort du jeune Nahel au mois de juin.
La question écologique repoussée
Tous les chefs de partis étaient venus avec leurs propositions. Les membres de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale, qui regroupe les insoumis, les écologistes, les socialistes et les communistes) ont notamment réclamé un référendum sur la réforme des retraites, ce qu’Emmanuel Macron a « balayé d’un revers de la main », a déclaré Manuel Bompard, chef de file de La France insoumise (LFI), au micro de France Info.
Seul point positif mentionné par Olivier Faure, patron du Parti socialiste, à sa sortie : Emmanuel Macron se serait engagé à mettre en place une « conférence salariale » (une discussion autour de l’augmentation des salaires), demandée par l’alliance de gauche.
À la fin de la réunion, l’entourage d’Emmanuel Macron a affirmé à la presse que le président ferait « parvenir dans les prochains jours une lettre synthétisant les échanges », pour poursuivre les sessions. Une prochaine session de travail devrait être organisée. Un « séminaire » de suivi réunissant cette fois les membres du gouvernement se tiendra par ailleurs le 6 septembre.
« Quelque chose s’est passé hier, qui pourrait bien marquer l’histoire politique, voire démocratique, de notre pays, a affirmé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur France Info. Des gens qui ne se parlent pas, qui ne s’entendent pas, qui ne se comprennent pas, qui ne pensent pas la même chose, ont décidé de se parler à huis clos, ont décidé d’échanger, ont décidé de partager désaccords et désaccords, et ce, jusqu’au milieu de la nuit. »
La question écologique ne cesse d’être repoussée depuis le début de l’été. Emmanuel Macron était censé présider un conseil de planification écologique le 5 juillet, qu’il avait finalement annulé à la suite des émeutes. D’après le média Contexte, il serait désormais prévu le 14 septembre, même si la date serait « inscrite au crayon à papier sur les agendas ». Lors de cet événement, le président est censé annoncer des arbitrages sur le financement de la transition écologique.