Grièvement blessé à Sainte-Soline, Mickaël est sorti de l’hôpital

Mickaël, un militant antibassines, avait été touché à la trachée lors du rassemblement. - © Caroline Delboy / Reporterre
Mickaël, un militant antibassines, avait été touché à la trachée lors du rassemblement. - © Caroline Delboy / Reporterre
« Il a pu rentrer chez lui. » Le 13 avril, l’avocate de Mickaël, l’un des deux manifestants grièvement blessés à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), a dévoilé que le trentenaire venait de quitter l’hôpital. Trois semaines plus tôt, lors du rassemblement contre les mégabassines, le militant avait été touché à la trachée dans les affrontements avec les forces de police. Il avait été aussitôt plongé dans le coma. Son pronostic vital avait été engagé un temps, avant qu’il ne se réveille le 30 mars.
Dans un communiqué, Les Soulèvements de la Terre ont réagi à cette « grande et belle nouvelle ». Ils se disent « ravi[s] » de cette annonce « encourageante ». Reste à savoir comment le manifestant a pu être victime d’une telle blessure. Qui en est le responsable ? Et dans quelles conditions les secours ont-ils pu intervenir ? Pour l’heure, l’enquête est entre les mains de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN), assure Me Chloé Chalot. Au cours de la mobilisation, les gendarmes ont utilisé 4 000 grenades (lacrymogènes, de désencerclement...), ainsi des lanceurs de balles de défense (LBD).
Plainte pour « tentative de meurtre »
Serge, l’autre militant gravement touché, est en revanche toujours entre la vie et la mort. Âgé de 32 ans, cet accompagnateur en montagne toulousain a été victime, le même jour, d’un traumatisme crânien vraisemblablement à cause d’une grenade lancée par la police. Son état de santé reste « inchangé et demeure inquiétant », d’après son avocate. Les familles de Serge et Mickaël ont déposé plainte pour « tentative de meurtre ».
Au lendemain des événements, la Ligue des droits de l’Homme avait dénoncé « un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain. » Les affrontements avaient ainsi fait 47 blessés du côté des gendarmes, d’après le parquet, et 200, dont 40 graves, du côté des manifestants, d’après les organisateurs. Beaucoup gardent par ailleurs des séquelles psychologiques.