L’Assemblée crée une commission d’enquête sur les « groupuscules violents » de gauche

Tag lors de la manifestation contre le 1er Mai à Paris. - © Quentin De Groeve / Hans Lucas via AFP
Tag lors de la manifestation contre le 1er Mai à Paris. - © Quentin De Groeve / Hans Lucas via AFP
Deux poids, deux mesures. D’un côté, la préfecture de police a autorisé une manifestation de plusieurs centaines de militants d’extrême droite à Paris samedi 6 mai. De l’autre, les députés Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, ont obtenu mercredi 10 mai la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les « groupuscules, auteurs de violences à l’occasion [des] manifestations » qui ont eu lieu entre le 16 mars et le 3 mai 2023. Plus précisément, cette commission d’enquête va s’intéresser à « la structuration, le financement, les moyens et les modalités d’action » de ces groupes.
En ligne de mire, les militants de gauche et écologistes. En effet, cette période inclut les mobilisations contre la réforme des retraites suite au déclenchement de l’article 49.3 de la Constitution ; celles contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), marquée par de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ; et la manifestation du 1er Mai qui avait donné lieu à 540 interpellations en France (305 à Paris).
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« Ces groupuscules entravent la liberté de manifester et attaquent nos forces de l’ordre jusqu’à tenter de les tuer », a accusé le député Renaissance Florent Boudié, rapporteur du texte. Sa proposition, approuvée à 204 voix contre 47, a été notamment soutenue par le Rassemblement national (RN). « Les manifestations contre la réforme des retraites ont été pourries par les milices d’extrême gauche, a déclaré le député RN Julien Odoul. Antifas, black bloc ou écologistes extrémistes agissent avec le même mode opératoire. »
Les députés écologistes, insoumis et communistes ont quant à eux dénoncé une criminalisation des oppositions et une tentative de « diversion » face à la mobilisation contre la réforme des retraites. La députée (La France insoumise) Marianne Maximi a ainsi pointé la « lourde responsabilité politique [du gouvernement] dans les violences ».