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Culture et idées

Pompoko, Avatar... 13 films écolos à regarder pendant les vacances

Marre de « Bridget Jones », « Love Actually » et des sempiternelles comédies de fin d’année ? Reporterre vous a sélectionné des films drôles, poétiques et écologiquement engagés, à regarder en famille pendant les fêtes.

⋅ Avatar 2 : la voie de l’eau

Avatar 2 : la voie de l’eau, de James Cameron (2022).

Avatar 2 : la voie de l’eau, actuellement au cinéma, rencontre un succès planétaire. Il nous emmène dans une merveille de décor subaquatique. Dans ce deuxième opus, les Na’vi Jake Sully et Ney’tiri, qui ont formé une famille, sont recherchés par des humains revanchards. Ils quittent les forêts de Pandora et se réfugient au sein de la tribu des Metkayina, qui ont un rapport fusionnel avec l’océan. Leur épiderme est turquoise et ils vivent en harmonie avec les récifs coralliens, les mangroves luxuriantes, les crocodiles ailés, les méduses et les papillons géants. Malheureusement, les Hommes surarmés et transhumanistes sont prêt à tout pour anéantir Jake Sully, quitte à massacrer sa mer d’accueil, ses écosystèmes et les habitants qui les chérissent.

⋅ Goliath

Goliath, de Frédéric Tellier (2021).

Terrassée par le décès de sa compagne contaminée par des pesticides, Lucie, jeune agricultrice, s’immole au pied de la tour d’une puissante entreprise agrochimique. Son suicide entraîne Patrick, avocat spécialisé en droit environnemental, et France, activiste au sein d’un collectif anti-pesticides, dans une bataille féroce contre les lobbies de l’agrochimie. Lobbies incarnés par Matthias, aussi cynique dans sa vie professionnelle qu’il est tendre dans sa vie familiale. Inspiré de l’affaire des « Monsanto Papers », ce film décortique avec brio les stratégies utilisées par les fabricants de pesticides pour instiller le doute quant à la dangerosité de leurs produits. « Toute ressemblance avec des événements ou personnes réels n’est ni fortuite, ni involontaire », prévient le réalisateur.

⋅ Captain fantastic

Captain fantastic, de Matt Ross (2016).

Ben Cash consacre sa vie à l’éducation de ses six enfants dans une forêt reculée des États-Unis. Les journées sont passées à cueillir des plantes sauvages, chasser, et lire, le soir venu, des études de mécanique quantique au coin des braises. Cet univers bascule le jour où la mère hospitalisée, Leslie, met fin à ses jours. Pour assister aux funérailles, la petite famille est contrainte de quitter son cocon forestier et de se frotter à la société de consommation. Un road-movie mordant, qui interroge avec humour les normes sociales de nos sociétés capitalistes.

Lire notre critique de 2016.

⋅ Être avec les abeilles

Être avec les abeilles, de Perinne Bertrand et Yan Grill (2021)

Tourné du côté des abeilles, ce documentaire de Perrine Bertrand et Yan Grill nous amène au plus près de ces formidables insectes. Des gros plans des ruches ouvertes et des abeilles en train de polliniser nous donnent un aperçu de leur vie quotidienne, sans éviter les problèmes auxquels elles font face tels que les pesticides et le réchauffement climatique. En faisant la connaissance des projets alternatifs des apiculteurs et des chercheurs qui vivent en harmonie avec les abeilles, on ressort bien informé et plein d’espoir.​​​​​​​​​​​​​​

⋅ Chicken Run

Chicken Run, de Nick Park et Peter Lord (2000).

Sorti en 2000, le film d’animation Chicken Run — ou Poulets en fuite — serait-il le précurseur de Prison break, version poulailler ? Prisonnière d’un enclos en pleine campagne britannique, Ginger — la Mickaël Scotfield des poulettes — s’ennuie ferme et multiplie les tentatives d’évasions. Sans succès. Jusqu’au jour où M. et Mme Tweedy, ses fermiers, délaissent la vente d’œufs et se lancent dans la production industrielle de tourtes... au poulet ! Il faudra redoubler d’efforts pour saboter la machine et se sauver avec l’aide de Rocky, un coq vaniteux qui se targue de savoir voler. Une aventure poilante.

⋅ Dark Waters

Dark Waters, de Todd Haynes (2019).

Un avocat devenu le pire cauchemar du puissant groupe chimique DuPont : telle est l’histoire — vraie — racontée dans Dark Waters. Le film étasunien met en scène Robert Bilott, un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un fermier dont le troupeau de vaches est décimé, il découvre que la campagne de son enfance est empoisonnée par une usine du groupe DuPont, premier employeur de la région. L’avocat mène l’enquête et découvre que les eaux sont souillées par des rejets d’acide perfluoro-octanoïque (PFOA), une substance utilisée pour produire le Téflon de nos poêles [1]. Pendant des années, Robert Bilott s’est battu pour mettre au jour les agissements de l’entreprise et a levé le voile sur un scandale sanitaire d’ampleur mondiale. Aujourd’hui, 99 % des habitants de la planète présentent des traces de cette molécule dans leur sang.

Lire notre article sur le scandale sanitaire qui a inspiré ce film.

⋅ Nausicaä de la Vallée du vent

Nausicaä de la Vallée du vent, d’Hayao Miyazaki (1984).

Une immense forêt aux spores toxiques recouvre la Terre, séquelle de la pollution causée par un conflit dévastateur. L’humanité survit difficilement dans quelques enclaves, redoutant l’avancée de la forêt. La Vallée du vent est l’une d’entre elles, protégée par les courants d’air incessants. Nausicaä, princesse de ce petit royaume agricole, explore inlassablement cette jungle aussi létale que magnifique à la recherche d’une cure à la dévastation. Mais la guerre finit par rattraper cette contrée isolée, jusqu’à la mettre en danger. Nausicaä, qui parvient à échapper aux griffes des empires, fera tout pour ramener la paix. Le secret de la survie se trouve peut-être au cœur de la forêt. Un chef d’œuvre de l’animation japonaise, aussi beau et incisif aujourd’hui que le jour de sa sortie.

⋅ Le nuage

Le nuage, de Gregor Schnitzler (2006).

Janna-Berta se trouve à l’école, lorsque les sirènes de la protection civile retentissent. Une catastrophe nucléaire de type Tchernobyl a eu lieu dans la ville voisine, juste à l’endroit où sa mère est en déplacement professionnel. Comme recommandé par la radio, la fille de 14 ans se barricade avec son petit frère dans la cave, mais un appel de leur mère leur demande de quitter la ville pour fuir les nuages radioactifs. Mieux vaut avoir les nerfs solides pour ce film d’origine allemande, inspiré par un roman de Gudrun Pausewang de 1987, qui nous rappelle le danger réel des accidents nucléaires.

⋅ Microcosmos, le peuple de l’herbe

Microcosmos, le peuple de l’herbe, de Claude Nuridsany et Marie Pérennou (1996).

Avez-vous déjà rêvé de voir le monde à hauteur d’insecte ? Mission accomplie avec ce documentaire sensationnel, sorti en 1996 et récompensé par plusieurs Césars. Filmé grâce à des caméras précises au dixième de millimètre, Microcosmos nous entraîne dans l’univers fascinant des chenilles arpenteuses, des scarabées rhinocéros et autres lucanes cerfs-volants, là où nos longues jambes et nos mains gigantesques n’aurait jamais dû nous permettre d’aller. Une balade enchanteresse au milieu des herbes folles et des marécages, qui nous laisse avec l’impression d’avoir six pattes, deux paires d’ailes et des antennes.

⋅ Woman at war

Woman at war, de Benedikt Erlingsson (2018).

L’Islande, ses landes glacées, ses collines lunaires... et ses multinationales polluantes. Dans ce film, présenté en 2018 au festival de Cannes, le cinéaste Benedikt Erlingsson dresse le portrait d’une quinquagénaire en lutte contre un géant local de l’aluminium. Cheffe de chœur le jour, Halla sabote sur son temps libre les installations industrielles qui dévastent son territoire. Alors que sa lutte atteint son acmé, elle apprend qu’une demande d’adoption déposée depuis longtemps a abouti. La guerrière écologiste est alors confrontée à un dilemme : poursuivre son combat politique, quitte à finir en prison, ou devenir mère. Un très beau film sur l’engagement et ses répercussions intimes.

⋅ Okja

Okja, de Bong Joon-ho (2017).

Dans les montagnes de Corée, un cochon géant, génétiquement modifié, est élevé pendant dix ans par une enfant et son grand-père. Mais voilà, la multinationale qui leur a confié la bête compte bien la récupérer. Pour la montrer, la comparer, et surtout, la commercialiser pour la manger. Un destin inacceptable pour la jeune fille qui s’embarque dans une quête fantastique pour libérer Okja, entre éclats de communication et conspirations de militants animalistes.

⋅ Pompoko

Pompoko, d’Isao Takahata (1994).

Merveille du cinéma d’animation japonais, Pompoko relate les aventures d’une bande de tanukis, de facétieux esprits de la forêt tentant de sauver coûte que coûte leur territoire de l’urbanisation. Faire dérailler les bétonneuses, se transformer en monstre, infiltrer les humains pour mieux les effrayer… Toutes les stratégies sont bonnes pour faire reculer la ville et laisser prospérer le sauvage. Une fable politique pleine d’humour et de poésie, accessible à tous les âges.

⋅ La panthère des neiges

La panthère des neiges, de Marie Amiguet et Vincent Munier (2021).

C’est l’histoire d’une traque, délicate et patiente, au sommet des plateaux tibétains. Celle d’une panthère fugace, insaisissable fantôme à la couleur des roches enneigées. Dans ce documentaire sorti en 2021, la réalisatrice Marie Amiguet suit le photographe Vincent Munier et l’auteur Sylvain Tesson sur la piste du mystérieux félin. Abreuvé d’images somptueuses, le film nous fait découvrir l’art du pistage au creux des cimes. L’humain s’y fait tout petit, et la beauté immense.

Lire notre interview de la réalisatrice Marie Amiguet.

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