Planification écologique : Macron promet des milliards « dès l’année prochaine »

Emmanuel a promis plusieurs milliards d'euros d'investissements dans l'écologie «dès l'année prochaine». - Domaine public / The White House via Wikimedia Commons
Emmanuel a promis plusieurs milliards d'euros d'investissements dans l'écologie «dès l'année prochaine». - Domaine public / The White House via Wikimedia Commons
Durée de lecture : 3 minutes
PolitiqueLe président français a annoncé de futurs investissements de plusieurs milliards d’euros dans l’écologie. Un discours de « technolâtre » qui ne remet pas du tout en cause le rôle des activités humaines, a réagi Sandrine Rousseau.
Il lui aura fallu six ans. Le 24 juillet, dans un entretien accordé aux journaux télévisés de TF1 et France 2, le président de la République a dévoilé la date butoir de l’un des « grands chantiers » de son quinquennat : la planification écologique. « À la fin de l’été, nous allons présenter secteur par secteur la transition et les investissements », a-t-il déclaré depuis la Nouvelle-Calédonie, première étape de son déplacement en Océanie.
« À chaque fois qu’il y a de gros conflits sociaux, Emmanuel Macron tente d’en sortir par l’écologie, a réagi Sandrine Rousseau interrogée par Reporterre. Il avait déjà utilisé cette stratégie contre les Gilets jaunes, en créant la Convention citoyenne pour le climat. »
Pour la députée d’Europe Écologie-Les Verts, ces déclarations ne sont autre qu’une distraction politique face aux révoltes urbaines ayant secoué la France, au lendemain de la mort de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier.
Quelques instants plus tôt, le chef de l’État a tenu à rassurer ses compatriotes quant aux risques de feux de forêt, assurant avoir tiré des leçons de l’été passé : « Nous avons acquis davantage de matériels, en particulier des hélicoptères adaptés. On a renforcé notre flotte, mieux accompagné et amélioré le statut de nos sapeurs-pompiers. »
Il se félicite ainsi d’être à la tête « d’une très grande puissance de sécurité civile », capable d’aider ses amis grecs et canadiens, en proie aux flammes.
« Il refuse de voir que ce sont les activités humaines qui génèrent ces feux »
En revanche, pas un mot sur l’origine de ces phénomènes extrêmes : « Il refuse de voir que ce sont les sécheresses, les émissions carbones et les activités humaines qui génèrent ces feux, se désole Sandrine Rousseau. Emmanuel Macron est un technolâtre qui pense pouvoir sauver les forêts à l’aide d’une circulaire. »
Quant aux craintes liées à la sécheresse, Emmanuel Macron promet là aussi de beaucoup mieux « piloter et prévoir » les phénomènes cet été, grâce à la réduction des consommations inutiles et les alertes de Météo France. Autant de mesures rendues possibles par le plan Eau, présenté en mars mais largement critiqué par les organisations environnementales.
Plusieurs milliards d’euros pour l’écologie
« Et puis, il y a l’amélioration au long terme », a poursuivi le président. « Nous n’avons pas chômé ces dernières années. On a pris des textes, et en particulier un texte qui nous permet de déployer beaucoup plus vite les énergies renouvelables en France. »
Il a dit par ailleurs sa fierté d’avoir aidé à la relance du nucléaire en France, avec l’annonce de nouveaux réacteurs à la centrale de Bugey. « Je suis fascinée par ce désir d’autonomie retrouvée, s’amuse Sandrine Rousseau. Il a fait de l’indépendance son leitmotiv et cite le nucléaire comme outil pour y parvenir. Seulement, il oublie que nous n’avons pas d’uranium en France. »
Panneaux solaires et voitures électriques
Pour mener à bien cette planification écologique, promise dès sa réélection et repoussée à maintes reprises, Emmanuel Macron affirme qu’il aura recours à des investissements publics : « On fera des économies sur certains sujets, mais nous allons investir dans l’écologie, dès l’année prochaine, plusieurs milliards d’euros en plus. »
Il promet enfin l’ouverture d’usines pour la fabrication de batteries, de panneaux solaires et d’éoliennes en mer, l’assemblage de véhicules électriques, ou encore le développement de l’économie circulaire et de la rénovation thermique des bâtiments.